C’est avec cette quatrième enquête de Pénélope que j’ai découvert la série d’Adrien Goetz. Certes, j’aurais dû commencer par « Intrigue à l’anglaise », le premier de la série, mais étant en pleine période impressionniste depuis que j’ai lu « Manet le secret » de Sophie Chauveau, « Intrigue à Giverny » a tout de suite suscité mon intérêt.
Petite présentation pour ceux qui ne connaissent pas la série d’Adrien Goetz : Pénélope Breuil, diplômée de l’Ecole du Louvre, est une conservatrice du patrimoine confrontée, avec son compagnon Wandrille, journaliste et fils de ministre, à des énigmes qui ont trait à l’histoire de l’art. Dans « Intrigue à Giverny », il est bien sûr question de Claude Monet, de sa maison de Giverny, des nymphéas bleus, et du tableau « Impression, soleil levant » qui donna son nom au mouvement dont Monet est l’un des plus grands représentants. Mais on découvre également une facette méconnue de la vie de Monet : l’amitié du peintre avec Clémenceau et le rôle que Monet aurait joué en matière de politique étrangère…
Pénélope est invitée à un dîner officiel donné au sein même du Musée Marmottan-Monet au cours duquel, suite à une panne d’électricité, disparaissent … deux des convives : une Américaine excentrique et une religieuse française, toutes deux grandes connaisseuses de Monet. Ce n’est que le lendemain que la double disparition prend tout son sens, lorsque l’Américaine est retrouvée égorgée, puis quelques jours après, quand Sœur Marie-Jo est enlevée … à Monaco !
En effet, au centre de l’intrigue, le mariage princier d’Albert de Monaco et Charlène dont les préparatifs vont bon train, tandis que des négociations se déroulent en secret pour l’achat d’une toile inconnue de Monet : les proches du couple princier espèrent offrir en cadeau de noces une vue de Monaco peinte par Monet, qui constituerait l’un des éléments d’une série monégasque que le peintre aurait exécutée lors d’un mystérieux voyage dans la Principauté.
Monte-Carlo vu de Roquebrune, Claude Monet, 1884, huile sur toile, Palais princier, Monaco
Adrien Goetz nous embarque avec allégresse dans une série d’allers-retours entre Paris, Monaco et Giverny, sur les traces de Monet, à la recherche d’explications sur son amitié avec Clémenceau et sur les secrets qui entouraient le peintre. J’ai découvert avec plaisir les coulisses d’un monde dont on parle peu dans les romans, celui des conservateurs du patrimoine et autres experts en art.
L’auteur nous livre ainsi un policier artistique érudit où l’on apprend beaucoup mais qui reste néanmoins léger, sans doute grâce à l’humour et à la fantaisie de l’auteur. J’ai juste regretté l’utilisation du présent dans la narration, ce qui, à mon avis, alourdit le texte. Un bémol qui ne m’empêchera pas de lire bientôt les trois premières enquêtes de Pénélope et de Wandrille qui se déroulent en Angleterre, à Versailles et à Venise !
Intrigue à Giverny, Adrien Goetz, Le livre de poche, Paris, avril 2015, 305 p.