Voici un an et demi que je participe aux rendez-vous trimestriels du Blogoclub de Sylire et le bilan est plus que positif puisque cela m’a permis de faire de belles découvertes. C’est le cas pour l’auteure que nous avons choisie aujourd’hui : Siri Hustvedt, une poètesse, essayiste et romancière américaine qui vit à New York, connue également en tant qu’épouse de Paul Auster. Le roman de Siri Hustvedt, « Tout ce que j’aimais » marque également ma première participation au mois américain 2016 organisé par Titine, et dont vous pouvez trouver le programme ici.
« Tout ce que j’aimais » est l’histoire de deux couples d’amis, artistes et enseignants universitaires, qui vivent dans deux appartements situés l’un au-dessus de l’autre à New-York. Léo, le narrateur, a épousé Erica, dont il est très amoureux. Quant à Bill, il est marié avec Lucille. Les deux couples ont chacun un fils la même année. Puis Bill et Lucille se séparent et Bill s’installe avec Violet. Une grande amitié se développe entre les deux couples, ainsi qu’entre leurs fils, Matthew et Mark, puis la vie fait son chemin et apporte son lot de tristesse, voire de tragédies, dont je ne dévoilerai rien ici.
C’est donc toute une vie qui est racontée en détail par Léo qui se penche sur son passé douloureux. Il y a deux belles histoires d’amour, ainsi que de très beaux moments d’amitié, mais aussi beaucoup de tristesse autour du destin des enfants. Quelques pages poignantes au sujet de Matthew m’ont arraché des larmes, tandis qu’une inquiétude sourde montait quant à l’avenir de Mark.
Siri Hustvedt raconte le cours des choses avec beaucoup de finesse et de psychologie. Le roman est plus que dense, foisonnant, notamment en ce qui concerne les recherches des personnages, qu’il s’agisse de Bill, artiste aux multiples facettes, d’Erica qui s’intéresse aux troubles mentaux féminins et aux désordres de la nutrition, ou de Léo qui mène des travaux sur l’évolution des conventions dans la peinture et à leur influence sur la perception.
Tout au long du livre, l’auteure évoque le rôle de l’art dans la société de consommation. Les fréquentations de Mark permettent de prolonger les réflexions sur l’art et son « inutilité naturelle ». De même, les œuvres d’art réalisées par Bill trouvent leur explication dans l’esprit de Léo bien après la mort de leur auteur. La frontière entre l’art et la folie n’est jamais loin, que ce soit en raison des antécédents familiaux ou dans les interrogations des personnages. A la fin, on se demande, comme l’auteure, quelle est la part de la fiction dans la réalité : « C’est là que nous vivons tous (…) dans les récits imaginaires que nous nous faisons de nos vies ».
Au total, « Tout ce que j’aimais » est un roman qui m’a bouleversée, et m’a beaucoup plu par les nombreuses questions qu’il pose et par l’impression d’authenticité qui ressort des émotions des personnages. Le roman possède évidemment les défauts de ses qualités et il faudrait sans doute une seconde lecture, une fois que la curiosité du lecteur pour l’intrigue est satisfaite, pour en explorer tous les aspects, pour en épuiser les différents thèmes. Parmi ces défauts, je citerai les trop longues descriptions lors de la réalisation des œuvres d’art de Bill. Après l’épisode des caisses de Hansel et Gretel ( !), j’ai évité l’ennui qui me menaçait lors de ces quelques passages en les sautant sans vergogne. Mais je n’ai jamais regretté d’avoir poursuivi ma lecture car « Tout ce que j’aimais » est un roman riche et passionnant, pourvu qu’on se donne le temps de l’apprécier.
Les avis des autres participants au Blogoclub consacré à Siri Hustvedt sont à découvrir ici.
Tout ce que j’aimais, Siri Hustvedt, traduit de l’anglais (américain) par Christine Le Boeuf, Actes Sud, Collection Babel, 456p.
Livre lu dans le cadre du Blogoclub de Sylire, du mois américain chez Titine, et du challenge Femmes de lettres chez George.
j’ai lu « un monde flamboyant » de cette auteure et je n’ai pas trop accroché depuis je n’ai pas tenté un autre de ses livres.
J’aimeJ’aime
Tiens, je n’ai pas encore lu de billets sur « Un monde flamboyant », je vais aller voir si quelqu’un l’a lu hier. Il me semble que « Tout ce que j’aimais » devrait t’intéresser car il y a beaucoup de références sur l’hystérie, les psychopathies… Mais en même temps, c’est un livre assez dur et bouleversant.
J’aimeAimé par 1 personne
je le note alors car c’est un domaine qui me passionne toujours…
J’aimeAimé par 1 personne
Je serais curieuse d’avoir ton avis.
J’aimeJ’aime
J’aurais aimé lire un livre de cette auteure mais le temps m’a manqué !
J’aimeJ’aime
Je pense que tu as eu raison de remettre cela à plus tard, quand tu auras le temps de la découvrir, car elle vaut la peine que l’on s’y attarde !
J’aimeJ’aime
Ce blogoclub permet effectivement des belles découvertes.
J’aimeJ’aime
Il nous oblige à sortir de nos habitudes de lectures et c’est excellent !
J’aimeJ’aime
Et bien je vois que je ne suis pas la seule à avoir sauté quelques pages 😉
Ton billet est très complet, bravo.
J’aimeJ’aime
Merci Sylire. Je me suis bien retrouvée dans ton billet. Avant, je ne sautais jamais de pages, et je me forçais à terminer ce que je commençais. Maintenant, cela m’arrive, même si c’est rare. Je suis « décomplexée » par rapport à cela, d’ailleurs il me semble que c’est un des droits des lecteurs selon Daniel Pennac :-). Plus sérieusement, je ne vois pas pourquoi se forcer absolument quand cela devient ennuyeux. Certains livres ne sont pas parfaits et ont pourtant énormément de qualités, et ce serait dommage de ne pas être à même de le reconnaître, parce qu’on a un peu trop peiné à la lecture…
J’aimeJ’aime
je connais mal cette auteure, je me rattrape en lisant les différents articles publiés aujourd
J’aimeJ’aime
C’était ma première lecture de Siri Hustvedt. Je suis contente comme toi de découvrir tous ces billets, mais notre liste d’envies va en prendre un coup !
J’aimeJ’aime
Pingback: Le mois américain 2016 – Billet récapitulatif | Plaisirs à cultiver
Je n’ai pas participé cette fois, j’ai un peu peur de m’ennuyer chez Siri Hustvedt. Mais ton billet enthousiaste me fait un peu regretter mon choix !
J’aimeJ’aime
Je vois que tu es comme Sylire, tu as sauté quelques pages mais cela ne t’a pas empêchée d’aimer le roman. Je retiens ce titre!
J’aimeJ’aime
Oui, et comme j’écrivais plus haut à Sylire, je trouve que ce serait dommage de passer à côté de ce roman, parce qu’il y a quelques passages ennuyeux. Cela ne l’empêche pas d’avoir de grandes qualités.
J’aimeJ’aime
Je vais le lire, c’est certain, même si je saute quelques pages, un livre qui parle d’art, j’ai du mal à ne pas le découvrir, et Siri Hustvedt en plus, c’est décidé !
J’aimeJ’aime
J’espère qu’il te plaira. Je lirai ton avis avec intérêt. Bonne lecture !
J’aimeJ’aime
toi aussi tu es conquise !
J’aimeJ’aime
Oui ! Dès que j’aurai un peu de temps, je compte bien en lire d’autres de cette auteure.
J’aimeJ’aime
Un bien joli billet qui me donne très envie de découvrir la compagne ou ex, je ne m’en souviens plus de Paul Auster, que j’adore et que j’ai découvert l’an passé. En plus, j’adore ce type d’histoire.
J’aimeJ’aime
Merci. En effet, c’est une belle découverte, que je vais poursuivre.
J’aimeJ’aime
Un excellent souvenir de ce roman pour ma part ! Ensuite, j’ai dévoré pas mal de ses oeuvres.
J’aimeJ’aime
Je vais continuer aussi ma découverte !
J’aimeJ’aime
Pingback: Les 22 tout ce que j aimais – fr.aldenlibrary.org