Le garçon, Marcus Malte

le-garcon-marcus-malteQuel destin que celui de ce garçon sauvage, mystérieux, mutique ! Quel magnifique personnage que ce garçon vierge de toute expérience et prêt à découvrir toutes les folies de ce XXème siècle débutant !

Le garçon ne sait pas d’où il vient, il a eu une mère qu’il aimait sans le savoir et qui ne lui a transmis que peu de choses. Elle lui parlait pourtant, mais il n’a pas retenu les mots, on ne sait pourquoi.  En revanche, il possède l’innocence et l’insouciance, deux biens si précieux ! Enfant sauvage sans nom,  il part à l’aventure et ne ménage pas ses efforts pour se faire accepter, d’abord dans un village où les familles l’emploieront tour à tour mais garderont toujours une certaine défiance envers l’être différent qu’il est.

Il a davantage de chance lorsqu’il rencontre l’Ogre des Carpathes et devient son assistant, parcourant la France au rythme de ses foires et marchés. Plus encore, lorsqu’il est victime d’un accident provoqué par Emma, jeune fille de bonne famille. Le destin lui sourit alors étrangement. Mais il y a la guerre, la terrible Grande Guerre dont personne n’est sorti indemne.

Peu importe ce qui lui arrive finalement, l’essentiel n’est pas là, mais bien dans la découverte d’un monde où toutes les outrances sont possibles. Dans cette vie absurde, où tous ceux qui ont un nom sont voués à disparaître, à être arrachés à l’affection des leurs, ne comptent que deux choses, l’amour et l’art, que le garçon découvre peu à peu. Deux merveilles qui, comme la vie, peuvent hélas vous être retirées à tout moment.

Quel étrange et triste destin que ce voyage permanent à la découverte de cette vie grouillante, foisonnante, souvent sordide et solitaire, parfois heureuse… mais il s’agit bien là du sort de toute l’humanité !  Foisonnante, l’est aussi  l’écriture très maîtrisée de Marcus Malte, toujours parfaitement en adéquation avec le propos : tantôt concise et efficace, tantôt ardente voire flamboyante, elle est parfois émouvante, animée du souffle de la vie et de l’amour. Elle est aussi poétique, mais elle peut être répugnante et fétide quand l’horreur du sujet l’exige.

Que dire de plus sinon qu’avec « Le garçon », Marcus Malte signe un roman qui fait de lui, tout simplement, l’un des meilleurs écrivains de sa génération !

 

Le garçon, Marcus Malte, Editions Zulma, 2016, 536 p.

 

Livre lu dans le cadre des matchs de la Rentrée littéraire 2016 Price Minister, que je remercie, ainsi que les éditions Zulma.  Challenge 1% de la rentrée littéraire.

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20 réflexions sur “Le garçon, Marcus Malte

    • C’est principalement l’écriture qui m’a plu dans ce roman. Je te conseille d’avoir du temps devant toi quand tu le commenceras. Je regrette d’avoir dû le lire un peu trop vite, car je devais envoyer mon billet pour le 2 novembre. J’aurais aimé avoir davantage de temps pour le déguster…

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