« La maison atlantique » est le récit d’un été tragique, celui qu’a vécu le narrateur il y a bien des années, lorsqu’il avait dix-huit ans. Le jeune homme ne s’était pas remis de la disparition de sa mère, deux ans auparavant, et s’entendait alors très mal avec son père. Ce dernier avait d’ailleurs décidé d’emmener son fils dans la « maison atlantique », qui appartenait autrefois à la mère, afin de tenter une réconciliation. Mais si le père avait eu l’initiative du rapprochement , il ne fera toutefois rien au long des quelques semaines que dure le roman, qui puisse amener un quelconque réchauffement des relations avec son fils, bien au contraire.
Entre ce père et son fils, rien de commun, sinon des reproches mutuels, des incompréhensions, et surtout un passé douloureux : la mort de la mère, peu après le divorce et les responsabilités du père, jamais assumées. Le père est égoïste et cynique, c’est indéniable, et encore une fois, il ne peut s’empêcher de gâcher l’infime chance qu’il a de renouer avec son fils, lorsqu’un couple de vacanciers vient s’installer dans la maison voisine. En effet, la jeune femme est jolie et lui plaît. Les dîners s’enchaînent et c’est bientôt l’engrenage que le fils observe, et dont il comprend rapidement qu’il mènera droit à la tragédie.
Le roman de Philippe Besson est efficace, rondement mené, bien que fondé sur ce qui n’est finalement qu’un fait divers sordide. Le jeune narrateur est très lucide pour son âge, peut-être parce qu’il a déjà beaucoup souffert et a perdu ses illusions : il fait part au lecteur de toutes ses impressions, il imagine ce que ressentent les personnages et c’est cet aspect psychologique qui fait l’intérêt du roman. Tout comme l’écriture d’ailleurs, qui tient le lecteur à distance, et fait de « La maison atlantique » un roman froid, comme le sont les personnages, empêtrés pour l’un dans son égoïsme, pour l’autre dans sa haine du père. Si tel était l’objectif de l’auteur, c’est une réussite. Pour ma part, j’ai toutefois préféré le roman précédent de Philippe Besson, « De là, on voit la mer« , que j’ai trouvé beaucoup plus envoûtant.
La maison atlantique, Philippe Besson, éditions 10/18, Paris, janvier 2015.
Livre lu dans le cadre du challenge objectif PAL chez Antigone et Anne.
La froideur que tu évoques pourrait m’arrêter un peu… 😉 mais il faudrait que je retente avec cet auteur. J’avais beaucoup aimé « L’arrière saison » et j’ai justement « Se résoudre aux adieux » dans ma PAL ! 😉 Merci pour ta contribution !
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J’ai en effet beaucoup ressenti cette froideur, mais si tu veux en savoir davantage sur ce roman, et ses ressorts psychologiques, je te conseille le très bon billet d’Eve que tu peux lire ici :
http://eveyeshe.canalblog.com/archives/2014/05/19/29902820.html
Je note « L’arrière saison », merci !
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très bon souvenir de lecture. j’aime beaucoup l’écriture et la sensibilité de Philippe Besson
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Oui, je sais que tu es une fan. Pour ma part, j’aime bien, mais je connais trop peu. Je vais essayer d’en lire d’autres. Lequel me conseilles-tu ?
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J’ai lu deux ou trois romans de Philippe Besson, seulement. J’ai beaucoup aimé « Son frère ».
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Je ne connais pas celui-là. Je le note, je verrai s’il est à la bibliothèque.
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J’ai du mal à ressentir l’univers de cet auteur mais ce titre m’avait plutôt plu.
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C’est un peu mon cas aussi !
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