Elisabeth Herrmann est une auteure allemande de polars qui rencontre beaucoup de succès en Allemagne et à l’étranger. Seuls ses romans les plus récents sont traduits en français et les Editions Slatkine nous proposent aujourd’hui de découvrir «Hier ou jamais», publié en 2005 en Allemagne et qui vient d’être traduit en français pour la première fois.
«Hier ou jamais» est le premier volume d’une série qui en comporte cinq et qui met en scène les enquêtes d’un jeune avocat, Joachim Vernau. Celui-ci travaille pour le Cabinet Zernikow où il est encore en période d’essai avant de, peut-être, devenir associé. Joachim Vernau est également « à l’essai » dans la famille von Zernikow, puisqu’il habite dans la villa de Utz von Zernikow, et vit avec sa fille, Sigrun, future sénatrice en campagne électorale. Il y a également la grand-mère, Irene von Zernikow, une nonagénaire indigne au caractère plus que bien trempé !
Jusqu’ici, le suspense pour Joachim concerne surtout ses relations avec Sigrun. Happée par sa campagne électorale, celle-ci en oublie son conjoint qui s’interroge sur leur avenir commun. Mais l’ouverture d’un testament va bouleverser la vie de la famille et du cabinet; autant que l’intrusion mystérieuse dans le jardin de la villa d’une vieille femme russe, fait d’abord jugé anodin mais qui prendra toute son ampleur lorsque celle-ci sera retrouvée morte.
Le titre allemand, «Das Kindermädchen», que l’on peut traduire par « la nounou/la nourrice », fait référence à la question des travailleuses forcées pendant la seconde guerre mondiale. Comme l’explique l’auteure dans sa postface, « de très jeunes filles, déportées vers l’Allemagne nazie depuis des régions occupées, avaient gardé et soigné avec affection des enfants allemands ». Beaucoup de ces nounous, qui avaient été de véritables esclaves en Allemagne pendant la guerre, attendaient encore une indemnisation à l’aube des années 2000. Emue par cette situation, l’auteure a choisi de l’évoquer dans son premier polar.
C’est cet aspect de l’histoire allemande qui m’a le plus intéressée dans ce roman policier, comme le contexte historique ainsi que le regard allemand posé sur la question. J’ai également apprécié le personnage de Joachim Vernau, jeune avocat promis à un bel avenir, mais soucieux d’honnêteté, notamment dans ses sentiments. Aidé par Marie-Luise, une avocate un peu sèche mais au cœur tendre, et par Kevin, un étudiant stagiaire de prime abord très paresseux, mais qui révèle tout son talent lorsque l’occasion lui en est donnée et qui s’illustrera certainement dans les volumes suivants.
Je remercie les éditions Slatkine de m’avoir fait découvrir cette auteure que je ne manquerai pas de suivre à l’avenir.
Hier ou jamais, Elisabeth Herrmann, traduit de l’allemand par Céline Maurice, Slatkine et Cie, octobre 2016, 509 p.
Livre lu dans le cadre du challenge Polars et thrillers chez Sharon et du challenge femmes de lettres chez George.
je suis novice en polar allemand, mais le fait qu’il y ait la période nazie entoile de fond me tente beaucoup!!!
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Oui, je le trouve très intéressant de ce point de vue-là. Et l’intrigue est prenante aussi.
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Rien que la photo de la maison me donne envie de lire ce roman, je le note.
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Ah, l’importance des couvertures ! C’est de toute façon un bon policier, intéressant du point de vue historique.
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Ma libraire m’a a dit grand bien et j’ai acheté son premier traduit qui vient de sortir, parallèlement, en poche : « Témoin des morts ».
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Oui, il a l’air pas mal aussi ! J’attendrai ton billet pour en savoir plus.
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