Archive | juillet 2017

Rendez-vous à Positano, Goliarda Sapienza

Ecrit en 1984, « Appuntamento a Positano » est resté inédit en Italie jusqu’en 2015. Sa traduction française vient d’être publiée aux éditions le Tripode. Dans « Rendez-vous à Positano », Goliarda Sapienza fait revivre sous nos yeux un Positano d’avant la construction de la route, conscient de vivre ses dernières années de tranquillité. Seuls quelques initiés, intellectuels et artistes, italiens et étrangers, séjournaient alors en villégiature à Positano, ce magnifique village étagé de la côte amalfitaine.

L’auteure évoque « la seule disette qui menace les riches, la faim d’amitié ». Et c’est précisément son amitié avec Erica qu’elle retrace dans ce récit en grande partie autobiographique qui se déroule dans les années cinquante et soixante. Goliarda travaillait dans le cinéma, lorsqu’elle rencontra Erica lors de vacances à Positano. Erica était une jeune héritière qui avait été confrontée à la dureté de la vie à la mort de ses parents. Leur amitié fut entière et solaire, malgré la différence d’âge entre les deux amies. Elle marqua fortement Goliarda qui avait déjà connu des problèmes psychologiques assez graves.

Outre les descriptions de la « Costiera » amalfitaine, Goliarda Sapienza parle du passé, de l’inévitable écoulement du temps et des changements que celui-ci induit en nous et qu’il provoque sur le monde. L’auteure se plaint du tourisme de masse naissant qui déjà, défigure Positano. L’atmosphère de l’époque est très bien rendue, et l’auteure parvient à faire naître les images de ce temps passé, de « l’argenté de la mer » ou des escaliers de Positano qui se transforment en autant de torrents lorsque l’orage s’abat sur le village.

Voilà une nouvelle occasion de faire connaissance avec cette intellectuelle qui est une auteure majeure de la littérature italienne contemporaine, mais qui n’a été malheureusement mise en avant que de façon posthume.

Rendez-vous à Positano, Goliarda Sapienza, traduit de l’italien par Nathalie Castagné, éditions Le Tripode,  avril 2017.
Livre lu dans le cadre du challenge Femmes de lettres chez George et du challenge Il viaggio chez Martine.

L’enfant qui mesurait le monde, Metin Arditi

Eliot est un architecte américain d’origine grecque. Il vient de perdre sa fille unique qui s’était installée sur la magnifique île de Kalamaki,  afin d’y mener des recherches sur les proportions d’un amphithéâtre antique. Ravagé par l’évènement, Eliot décide, après l’enterrement, de rester sur l’île. Il comble sa tristesse en se lançant sur les traces de sa fille dont il espère poursuivre les recherches.

Eliot rencontre Maraki, qui vit seule avec Yannis, son fils de onze ans. Yannis demande énormément d’attention : autiste, il ne supporte pas le moindre changement et pour vérifier que tout est bien en ordre, Yannis passe son temps à mesurer le monde : il compte chaque jour les clients du café Stamboulidis; il note l’ordre d’arrivée des bateaux de pêche au port; il enregistre les quantités de poissons pêchées par chaque bateau…

Lorsque le résultat s’écarte de la norme, mettant ainsi en évidence le désordre du monde, Yannis s’évertue à remédier au chaos en effectuant des pliages qui suivent des règles bien définies… Emu par cet enfant, Eliot apporte de l’aide à sa mère, trop souvent débordée. Il garde souvent Yannis qui redonne un sens nouveau à sa vie.

Metin Arditi signe un beau roman, plein d’espoir et d’humanité. Il met en exergue les difficultés de tout un peuple, à travers celles que rencontre Yannis. Il montre aussi les dissensions, mais aussi la solidarité qui animent les habitants de l’île qui doivent trancher entre un énorme projet touristique qui menace les équilibres de Kalamaki, et celui d’une école de philosophie destinée aux étudiants européens, plus respectueux de la petite île et très prestigieux culturellement. Qui remportera la victoire ?  Le grand groupe capitaliste, qui promet de nombreux emplois pour les iliens, ou le projet culturel qui s’attirera sans aucun doute les faveurs -et l’argent- de l’Union européenne ?

Un petit bémol cependant : j’ai regretté des chapitres trop courts et un manque de profondeur qui font de ce roman un feel-good book, certes très réussi, mais un peu trop dans l’air du temps. Il s’en fallait de peu pour que « L’enfant qui mesurait le monde »  soit un roman à ne pas manquer !

L’enfant qui mesurait le monde, Metin Arditi, Editions Points, juin 2017, 249 p.

 

Un grand merci à Babelio pour ce roman !

 

Le blogoclub déménage !

Après dix années d’animation du Blogoclub, Sylire a souhaité passer la main et je suis ravie de reprendre ce rendez-vous, en compagnie d’Amandine et de son blog « Au pays de Mandorla ».

Nous ne changerons rien à la formule de Sylire et, si nous avons pris un peu de retard pour l’organisation de la session de septembre, nous ferons en sorte que tout rentre dans l’ordre pour la session suivante.

Pour l’heure, l’auteur que nous avons retenu Amandine et moi, sera Joyce Maynard. Le rendez-vous du 1er septembre coïncidera ainsi avec le mois américain que beaucoup d’entre nous suivent également.

Si vous participiez déjà au Blogoclub de Sylire, vous recevrez sous peu un mail dans lequel Amandine nous propose un petit résumé de six des romans de Joyce Maynard. Nous vous proposons de voter pour celui que vous aimeriez lire.

Si vous n’avez jamais participé au Blogoclub, vous êtes les bienvenus ! N’hésitez pas à vous inscrire via les commentaires de ce billet ou à l’adresse mail du Blogoclub, qui reste inchangée et que vous trouverez ci-dessous dans les informations pratiques.

Le Blogoclub, ce sont quatre lectures communes par an seulement, et surtout l’occasion de faire de belles découvertes, en sortant parfois de nos habitudes de lecture !

 

 

En pratique :

 

– Le principe du Blogoclub : lire un ouvrage en commun chaque trimestre. Les dates des lectures communes sont : 1er septembre, 1er décembre, 1er mars et 1er juin.

-Amandine et moi-même recensons, à la fin de nos billets respectifs, les liens vers les blogs participants. Vous nous envoyez donc le lien vers votre billet, en commentaire sur la chronique d’Amandine ou la mienne.

-Après chaque rendez-vous, nous vous envoyons un mail vous proposant le thème de lecture suivant (ou vous demandant de proposer un thème, puis de voter pour retenir le thème du RDV suivant).  Chaque membre qui le souhaite propose un titre en rapport avec ce thème (de préférence un livre sorti en collection de poche). Nous établissons une liste, que nous soumettons au vote de chaque participant. Pour une raison évidente, il n’est pas possible de voter pour le livre que l’on a soumis au vote.  Parfois, nous vous proposons la lecture libre d’un auteur.

-A la date convenue, chacun met en ligne son avis sur le livre qui a recueilli le maximum de suffrages.

-Il n’est pas obligatoire de participer aux quatre rendez-vous si vous manquez de temps. De la même façon, vos commentaires sont les bienvenus si vous aviez déjà lu le livre retenu auparavant. L’essentiel étant d’échanger nos avis de lecture !

 

L’adresse mail du Blogoclub : lecturecommune@yahoo.fr

 

A très bientôt j’espère !