Pour le premier jour du mois anglais organisé par Lou et Cryssilda, le Blogoclub a choisi de lire le roman de Jonathan Coe, « Testament à l’anglaise ». Vous retrouverez ci-dessous et chez Amandine, ma co-organisatrice, les avis des membres du Blogoclub. Ceux qui avaient déjà lu ce roman, paru il y a une vingtaine d’années, pouvaient choisir une autre œuvre du même auteur.
Illustre famille britannique, les Winshaw règnent sur la vie publique anglaise de la deuxième moitié du XXème siècle, pour atteindre leur apogée dans les années quatre-vingt. Leur arrogance est à peine tempérée par une crainte : que ne soient révélées de sombres histoires de famille. En effet, la vieille Tabitha Winshaw, qui a toujours été considérée comme folle par la famille, -et qui a été enfermée pour cela-, a chargé un jeune écrivain de rédiger un livre retraçant l’histoire de la famille. En poussant Michael Owen dans ce travail de longue haleine, Tabitha Winshaw espère qu’il révèlera la vérité quant à certaines tragédies familiales inexpliquées, ce qui, bien sûr, n’arrange pas certains membres de la famille…
L’enquête menée par le jeune écrivain n’empêche pas les Winshaw de continuer à profiter de leur position et de leurs relations pour s’enrichir sans scrupules. La mort du patriarche Mortimer Winshaw et la lecture de son testament viendra éclaircir tout cela, dans un final digne d’Agatha Christie.
Il y a en effet un peu de tout dans ce roman, une intrigue policière, une critique sans concession de l’Establishment anglais, l’histoire économique de l’Angleterre de Thatcher, beaucoup de cynisme et de corruption, et aussi de l’humour. Le récit est un peu déroutant au début puisque l’on passe de la présentation de la famille Winshaw à un épisode de l’enfance de Michael Owen. Les pièces d’un puzzle littéraire se mettent en place doucement, mais la structure qui en naît est très élaborée. Pour autant, la lecture est toujours fluide et facile, jusqu’à devenir très prenante.
Il y a toutefois quelques longueurs lorsque Michael présente des extraits de ses recherches relatives à chacun des membres de la famille Winshaw : si j’ai apprécié les questions relatives à la politique Thatchérienne ou à la situation au Moyen Orient au début des années quatre-vingt-dix, je me suis ennuyée lorsque l’auteur détaille les problèmes techniques que rencontre Dorothy pour améliorer la compétitivité de son entreprise agroalimentaire.
Bref, il y en a un peu pour tous les goûts car tous les pans de l’économie britannique, médias y compris, en prennent pour leur grade. Et c’est un portrait peu reluisant du pays que Jonathan Coe dresse avec brio. Au total, un roman foisonnant et très intéressant. Voilà qui inaugure bien ce mois anglais !
Testament à l’anglaise, Jonathan Coe, traduit de l’anglais par Jean Pavans, Folio n°2992, août 1997, 683 p.
Les avis des membres du Blogoclub :
-Ont lu « Testament à l’anglaise » :
–Eve
-D’autres romans de Jonathan Coe:
-Kathel a lu « Bienvenue au club ».
J’ai lu Bienvenue au club ! (impossible de l’appeler Bienvenue au Blogoclub, c’étaient les années 70 !) 😉
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Ah, ah, il faudrait trouver un roman qui parle du Blogoclub pour une prochaine session…mais je crois qu’il faudra qu’on l’écrive nous-mêmes (bonne idée quand on voit le succès du « Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates ») … En tout cas, « Bienvenue au club » a l’air très intéressant, je le note.
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Je n’ai pas accroché personnellement, j’ai succombé aux longueurs dont tu parles !
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Oui, je peux comprendre. C’est assez surprenant, il y a des longueurs, mais le roman est en même temps très prenant ! J’ai accéléré la lecture, sans vraiment sauter de pages, quand il s’agissait de finances ou d’industrie agroalimentaire, mais cela n’a pas été suffisant pour me faire renoncer. J’ai vu que tu avais trouvé ton bonheur ailleurs, c’est l’essentiel !
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Pingback: Jonathan Coe, Bienvenue au club – Lettres exprès
J’avais lu « La pluie avant qu’elle tombe » il y a quelques années… et j’avoue, le roman m’a refroidi.
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Bonjour, republication de Testament à l’anglaise pour ma part. Je garde un excellent souvenir de cette lecture : http://pralinerie.blogspot.com/2014/06/testament-langlaise.html
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Oui, c’est une belle découverte, même si je suis un peu moins enthousiaste que toi !
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oh dommage pour les longueurs…mais que cela donne vraiment envie….de connaitre cette famille…tout un chouette debut de mois…;)
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Je te le conseille. Les longueurs ne doivent pas être un frein à la découverte de ce roman. Et puis, on peut toujours sauter quelques paragraphes… !
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je l’ai adoré malgré les longueurs qui ne m’ont pas gênée du tout 🙂
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Je suis moins enthousiaste que toi, mais je comprends que tu aies beaucoup aimé. Je préférais signaler les longueurs, mais je trouve qu’elles sont justifiées. Et puis, il y a toujours des sujets que l’on aime plus ou moins. Pour moi, c’est surtout quand il était question d’économie et de finance que j’ai trouvé cela un peu long. Cela ne m’empêchera pas de lire d’autres romans du même auteur.
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D’habitude j’ai du mal avec la finance, l’économie, mais là j’ai bien aimé la manière dont il décortique…
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Me voilà aussi au rdv de mon 1er Blogoclub avec cet excellent roman ! Pour ma part, j’ai adoré les intermèdes dans les recherches de Michael concernant chaque membre de la famille Winshaw. Quelle critique lucide et acerbe de la société ! Comme tu dis, il y en a pour tous les goûts !
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Oui, en effet, c’est une magnifique critique de la société anglaise du début des années quatre-vingt-dix, dans un roman extrêmement bien construit. Je suis contente que ce titre t’ait plu !
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Tu me donnes envie de relire ce roman, je l’ai lu il y a longtemps mais ce n’est pas le plus marquant de Jonathan Coe pour moi,j’ai l’impression d’être passée à côté (mais c’était il y a longtemps).
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Apparemment, il y en a beaucoup d’autres de Coe qui ont l’air très intéressants aussi…
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Je vais le lire et j’espère que les logneurs ne me lasseront pas trop…
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Il me semble bien que Daniel Pennac autorise les lecteurs à sauter quelques pages… Tu nous donneras ton avis en tout cas ?
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Bon, j’y suis toujours plongée dans ce testament… A moitié du livre… je ne lâcherai pas mais franchement… je souffre !!! Ce récit me tombe des mains. Avec moitié moins de pages peut-être aurai-je suivi le rythme mais là… Je reviendrai par là si je parviens à le terminer dans un temps raisonnable 😉
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Pas de problème, tu peux m’envoyer ton lien quand tu veux. Bon courage et à bientôt j’espère ! Et comme je disais à Icath, pourquoi ne pas sauter quelques pages quand c’est trop long? Ou lire en diagonale quelques passages ?
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Bonjour, voici mon avis sur ce roman anglais que j’ai réussi à terminer juste à temps 🙂 https://edytalectures.blogspot.com/2018/06/testament-langlaise-rodzinna-afera.html
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Merci beaucoup Edyta. Je note ton lien et je file te lire, à bientôt !
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Même si j’étais un jour en retard, je peux quand même te donner mon lien vers Expo 58, le Coe que j’ai lu pour ce rendez-vous ? https://desmotsetdesnotes.wordpress.com/2018/06/02/expo-58/
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Avec plaisir Anne ! Je n’ai encore rien lu sur « Expo 58 », ça m’intéresse ! Je file te lire …
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Victoire !!! J’en suis enfin venue à bon. Dommage que ce soit si long parce qu’il y a beaucoup de choses bien dans ce livre. Et c’est après coup qu’on se rend compte de la cohérence d’ensemble du roman, dommage parce qu’en attendant on ne voit pas toujours bien où l’auteur nous emmène.
J’attends avec impatience la prochaine lecture 😉
https://itzamna-librairie.blogspot.com/2018/06/testament-langlaise-jonathan-coe.html
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Bravo ! En effet, c’est un bon livre qui gagnerait à un peu plus de concision par moments. Et tu as raison, la cohérence d’ensemble se dessine seulement à la fin. Il faut de la patience… Je suis assez d’accord avec toi.
A bientôt !
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