« Jamais autant de sang innocent ne fut versé, sur cette langue de terre connue sous le nom de Raühnvahl, qu’en ce matin du 21 septembre de l’an de grâce 1407. » Et notamment celui du seigneur de ce petit royaume, le prince Marcus Ier de Saxe, assassiné devant son fils de neuf ans, comme toute la famille et les domestiques. Seul rescapé, l’enfant doit la vie à l’intervention d’une petite fille de son âge, Eloïsa, qui est la fille de la sage-femme Agnete.
Agnete recueille l’enfant, le renomme Mikael, et le cache dans une cave obscure pendant de nombreuses semaines, avant de mettre au point un stratagème pour le faire passer auprès des villageois pour un enfant acheté au vendeur Raphaël. Dans sa nouvelle famille, le jeune Mikael grandit comme un serf, apprend à manger avec les doigts et à dormir sur une paillasse, à travailler dur et à se battre. Il apprend aussi à devenir un homme, grâce aux enseignements de Raphaël.
« Une dernière chose, gamin, fit Raphaël de sa voix profonde. A partir de maintenant, tu as deux routes devant toi. Tu peux maudire le mauvais sort qui t’a enlevé tes parents, ton royaume, ta richesse, tout ce que tu avais… ou tu peux remercier la chance d’être vivant. » Il le regarda intensément. « Selon le point de vue que tu adopteras, tu deviendras un homme ou un autre, deux hommes complètement différents, avec deux vies différentes. »
Très vite, Mikaël croise l’odieux Ojsternig, qui a ordonné le massacre de sa famille, et subit ses humiliations. Dès lors, le garçon ne va plus suivre qu’un objectif : retrouver la liberté, la sienne et celle des serfs qui composent la petite seigneurie. Pour cela, il doit se venger d’Ojsternig et rétablir la justice qui prévalait lorsque son père dirigeait cette rude terre alpine.
Après « Le gang des rêves » et « Les enfants de Venise », Luca di Fulvio nous livre encore un formidable roman d’aventure au souffle épique. Exaltant les valeurs universelles que sont la justice, la liberté et l’amour, il nous emmène cette fois dans une féodalité toute germanique. Les personnages féminins, Agnete, Eloïsa et Emoke, sont très réussis et, comme dans les deux romans précédents, c’est sur eux principalement que repose le destin du héros. Une mention spéciale pour le personnage d’Agnete, une femme dure et déterminée que la vie n’a pas ménagée et qui cache une tendresse particulière pour ses semblables.
Quant à l’écriture de l’auteur, je la trouve particulièrement visuelle. A la lecture, je voyais les scènes de bataille de dérouler sous mes yeux. « Le soleil des rebelles » est un roman fait pour être adapté au cinéma.
Un premier pavé de l’été dévoré en un rien de temps !
Le soleil des rebelles, Luca di Fulvio, traduit de l’italien par Françoise Brun, Slatkine et cie, mars 2018, 637 p.
Cette lecture participe au challenge Destination Pal et au challenge Pavé de l’été.
De lui j’ai lu Le gang des rêves, et effectivement on voit le film…peut-être trop d’ailleurs mais ça donne une lecture entrainante.
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je n’ai encore rien lu de cet auteur, j’ai « Le gang des rêves » en prévision 🙂
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ils sont toujours dans ma PAL!
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