C’est l’histoire d’une jeune normande chrétienne tombée amoureuse d’un juif avec lequel elle s’enfuit vers le sud. C’est l’histoire de l’enquête d’un écrivain lancé pendant une vingtaine d’années sur les traces de cette jeune fille. C’est l’histoire d’un village perdu sur les hauteurs de la Provence et voué à disparaître après avoir traversé les siècles.
Stefan Hertmans mélange en effet le récit de la vie mouvementée de Vigdis, jeune noble normande, avec celui de sa propre recherche entamée il y a près de vingt-cinq ans, lorsqu’il séjourne à Monieux et apprend que ce village provençal fut le théâtre d’un pogrom à la fin du onzième siècle. Un trésor y serait caché, enfoui par le rabbin au moment du massacre. La jeune Vigdis, devenue Hamoutal entretemps, y vivait depuis quelques années, réfugiée avec David, le bel étudiant juif de Rouen dont elle était tombée amoureuse et avec lequel elle avait fui vers Narbonne, avant de venir se cacher à Monieux pour échapper aux chevaliers lancés à sa poursuite par son père.
Stefan Hertmans retrace la vie du couple et dès le début, il parsème son récit d’indices quant au futur d’Hamoutal et de David, dont on devine rapidement qu’il sera funeste. L’auteur aimerait souffler à son héroïne de choisir un autre homme pour fuir son sort, mais ce pouvoir ne lui est pas donné. Il nous raconte donc la fuite éperdue et poignante qui conduit l’héroïne jusqu’au bord du Nil.
Partant d’éléments historiques véridiques, l’auteur imagine ce que devait être le monde au onzième siècle pour une jeune chrétienne, blonde aux yeux bleus, convertie par amour au judaïsme. Si les retours en arrière et les passages d’un millénaire à l’autre peuvent dérouter au début de la lecture, on se fait ensuite au rythme et j’ai assez vite aimé les contrastes nés de ce choix narratif, comme l’évocation sans transition du village dévasté au lendemain du pogrom et du petit paradis sur terre dans lequel l’écrivain s’est installé mille ans plus tard.
Roman historique, quête de l’écrivain, « Le cœur converti » est aussi le beau portrait d’une femme courageuse, partagée entre ses origines et son amour et prête à tout pour sauver ses enfants. Une lecture passionnante qui me convainc de la nécessité de découvrir cet auteur belge néerlandophone qui ne s’est fait connaître à l’étranger que récemment, depuis son premier succès international, celui qu’a remporté son roman « Guerre et Térébenthine ».
A découvrir sur son site : Stefan Hertmans
Le cœur converti, Stefan Hertmans, traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin, Gallimard, collection Du monde entier, juin 2018, 368 p.
Livre lu dans le cadre du mois belge 2019 chez Anne et du challenge Objectif Pal chez Antigone
On me l’a conseillé à sa sortie et puis un livre chasse l’autre mais il est resté dans ma LAL…. Merci de le remettre en mémoire et de me confirmer qu’il doit rester dans ma liste 🙂
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J’espère qu’il te plaira. Bonne lecture… le moment venu !
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L’histoire me plaît je le note il doit rester encore une toute petite place dans ma PAL
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Je pense qu’il te plaira, sauf si le mélange des genres te dérange, entre le roman historique et le récit de la recherche de l’auteur. Mais en étant prévenue…
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J’avais beaucoup aimé Guerre et Therebenthine, prenant et touchant. Je vois des retours positifs pour celui ci aussi, je vais gentiment attendre la publication en format poche.
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Tu confirmes ce que j’ai lu de Guerre et térébenthine. Il sera bientôt dans la Pal. J’espère que Le coeur converti te plaira !
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J’ai bien aimé ce roman aussi, la démarche entre passé et présent. Mais je dois avouer que j’ai trouvé que cette pauvre Hamoutal en prenait vraiment beaucoup pour une seule femme. Guerreet térébenthine m’a littéralement emportée.
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C’est vrai qu’elle déguste, la pauvre. Mais cela ne m’as pas semblé si incroyable pour l’époque. Evidemment, on compatit… Quant à Guerre et térébenthine, je compte bien le lire aussi. Peut-être pour le prochain mois belge, si je n’ai pas le temps avant !
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J’ai bien aimé l’histoire. J’ai eu un peu plus de mal sur le mélange des voix
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C’est ce qui m’a plu dans ce roman. Peut-être parce que j’avais été prévenue par l’amie qui me l’a conseillé que ce n’était pas un roman historique classique.
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J’ai noté « Guerre et térébenthine » grâce à Anne qui en avait parlé lors d’un précédent mois belge. Il a l’air chouette, cet auteur, décidément.
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J’aime bien ce genre de romans et j’ai déjà vu passer le nom de l’auteur sur les blogs il me semble. Jolie sortie de PAL ! 😉
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Mon coup de coeur ! Depuis quelques mois ! Je l’ai lu d’une traite, et offert !
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Stefan Hertmans est trilingue : flamand, français, anglais. Il a écrit ce livre en flamand, édité à Copenhague. Et il est adorable, cet homme-là.
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Ohh ce roman a l’air vraiment génial ! J’adore les romans historiques se basant sur des faits réels et puis ça se passe dans le sud de la France et tout. Bref, tout pour me plaire 😀
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