Pour cette première lecture du mois américain, j’ai choisi un roman qui se déroule en Russie, et plus précisément au Kamtchatka, cette péninsule lointaine et mystérieuse de l’Extrême-Orient russe qui n’est pas très souvent évoqué dans la fiction. C’est la couverture qui m’a attirée, ainsi que la quatrième de couverture qui fait référence à « la lignée de Laura Kasischke et d’Alice Munro, où l’émotion se mêle au suspense ».
Sophia et Alyona sont sœurs. Elles vivent à Pétropavlosk, une ville du sud de la péninsule du Kamtchatka. Nous sommes en août et les deux petites filles se promènent au bord de l’eau le long de la baie, tandis que leur maman travaille. Elles sont pourtant prévenues des dangers, mais lorsqu’un inconnu, blessé à la cheville, leur demande de l’aide, elle ne se méfient pas. Elles ne réapparaîtront plus et malgré les appels à l’aide de leur mère, la police ne fait qu’une enquête rapide, avant de conclure à une probable noyade.
Dans une autre famille, c’est une jeune fille de dix-huit ans qui a disparu, il y a déjà quelques années. Lilia n’était pas considérée comme une fille sérieuse et les rumeurs sur son compte ont sans doute contribué à écourter l’enquête : elle serait partie vers la ville, peut-être Moscou, en tout cas vers un avenir meilleur, ce que tout le monde feint de croire pour se rassurer.
Douze mois de l’année et douze chapitres qui explorent la vie quotidienne de familles banales, de femmes qui gravitent autour de ces deux familles et qui vivent, chacune à leur façon, ces disparitions : voici un premier roman d’une jeune auteure américaine qui, passionnée par la Russie, a reçu une bourse pour aller passer un an dans cette terre du bout du monde, et qui nous fait découvrir la vie de ces habitants de l’ancienne Union Soviétique, oubliés du miracle économique et qui cherchent à préserver leur identité, leurs spécificités culturelles.
Dans ce roman au suspense diffus mais toujours présent, ce n’est pas l’intrigue qui compte mais la façon dont les femmes vivent ces disparitions. L’auteure explore la douleur des mères des enfants disparus, insistant sur le rôle de l’entourage et même le mal qu’il peut faire inconsciemment, en voulant simplement aider. Et autour d’elles, c’est toute une région qui souffre, s’interroge et n’ose plus laisser ses enfants libres alors que rode peut-être un tueur…
Dégels, Julia Phillips, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Héloïse Esquié, J’ai lu n°12810, juillet 2020, 379 p.
Participation au mois américain chez Martine et au challenge polars et thrillers chez Sharon.
Kamtchatka, je connais grace a jeu Risk…on adorait attaquer cette region parcequ’on aimait la dire…Kamtchatka Kamtchatka..lol…..en tout cas tout un chouette livre….vraiment il semble interessant….;)
J’aimeJ’aime
Moi c’est un souvenir des cours de géographie à l’école : le Kamchatka et la ville de Vladivostok me fascinaient. Le tout était à l’époque très fermé et donc assez mystérieux. En tous cas, le roman est vraiment intéressant et sa construction originale.
J’aimeJ’aime
Oh oui cela reste des noms bien mysterieux….;)
J’aimeJ’aime
J’avais beaucoup aimé ce roman, et la version poche possède une superbe couverture !
J’aimeJ’aime
C’est elle qui m’a attirée dans la librairie et je ne l’ai pas regretté !
J’aimeJ’aime
Je ne connais pas du tout mais ça m’intrigue, je le note 😉
Merci pour la découverte, bonne journée !
J’aimeJ’aime
C’est un premier roman et l’auteure est jeune. Bonne journée à toi Céline !
J’aimeJ’aime
J’ai beaucoup trop de livres à lire sinon j’aurais ajouté ce titre pour découvrir la région .
J’aimeAimé par 1 personne
Pingback: Billet récapitulatif – Le mois américain 2020 | Plaisirs à cultiver
Tentant !
J’aimeJ’aime
Pingback: Bilan #2 du challenge polar et thriller – ou thriller et polar, je ne sais même plus. | deslivresetsharon