Littérature italienne

A retrouver sur  le blog « Pages italiennes«  où je regroupe les billets consacrés à mes lectures italiennes, agrémentés d’une petite biographie de l’auteur.

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Les livres lus ci-dessous l’ont été, pour la plupart, dans le cadre du Challenge Leggere in italiano da Maria e Georgia et du Challenge Italie Il viaggio, chez Eimelle. Le titre sera indiqué dans la langue de lecture, mais vous trouverez les références du livre en français et en italien, à la fin de chaque billet.

 

 

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Vous y trouverez, entre autres :

-Il Gattopardo,  Tomasi di Lampedusa (lu en VO)

-Le poids du papillon, Erri di Luca (lu en français).

-Una storia semplice,  Leonardo Siascia (VO).

-La briscola à cinq, Marco Malvaldi (français).

-Un hiver à Rome, Elisabetta Rasy (français).

-Mr. Gwyn, Alessandro Baricco (VO).

-Una mutevole verità, Gianrico Carofiglio (VO).

-La lunga vita di Marianna Ucria, Dacia Maraini (VO).

-Christo si e fermato a Eboli, Carlo Levi (VO).

-Nessuno sa di noi, Simona Sparaco (VO).

 

Il Gattopardo, Tomasi di Lampedusa.

 

Il_gattopardo Il gattopardo (Le guépard) a été publié à titre posthume, un an après la mort de son auteur, Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Le manuscrit avait d’abord été refusé par Elio Vittorini, écrivain et directeur littéraire des éditions Einaudi. Un refus qu’il motivait, dans une lettre adressée à Lampedusa, par le fait, entre autres, que le livre, déséquilibré dans sa structure, ne parvienne pas à atteindre son but : être à la fois le récit d’une époque et le récit de la décadence de cette époque.

Pourtant, c’est précisément ce que nous offre Le guépard. Lampedusa nous introduit en effet dans le quotidien d’une grande famille noble sicilienne, celle du prince Don Fabrizio Salina, au moment où Garibaldi débarque en Sicile avec ses troupes puis parvient à rattacher le royaume des Deux-Siciles au royaume d’Italie, après avoir progressé rapidement face à la faible résistance des soldats bourbons.

Le prince Salina lui-même, ne s’oppose pas à ce qui représentera un véritable bouleversement pour l’aristocratie, soutenant même son neveu Tancredi dans ses choix politiques, lui qui rejoint les libéraux de Garibaldi, par opportunisme, ayant compris que l’avenir était dans ce changement. Tancredi explique en effet à son oncle dans une des phrases clé du roman :

« se vogliamo che tutto rimanga com’è, bisogna che tutto cambi » (Si nous voulons que tout continue, il faut que d’abord tout change »).

Puisqu’une nouvelle domination apparaît sur la Sicile qui a déjà subi de nombreux épisodes de colonisations étrangères, Tancredi a choisi d’être acteur de ce changement, afin de garder son pouvoir et ses privilèges :

« se non ci siamo anche noi, quelli te combinano la repubblica »(Si nous n’y sommes pas, nous aussi, ils fabriqueront une république).

Le guépard est donc, de 1860 à 1910, la saga de cette famille noble -dont l’écusson orné d’un guépard donne son nom au livre-, et de sa disparition progressive, avec la perte de son influence et de ses biens, grands domaines agricoles et palais, au profit de la bourgeoisie en pleine ascension, représentée par Don Calogero, personnage intelligent, parvenu, mais sans aucune culture, et par sa fille, la très belle Angelica. Cette dernière est remarquée par Tancredi, au grand désespoir de sa cousine Concetta, la fille du prince Salina, qui espérait épouser le jeune homme. Tancredi choisira la fortune d’Angelica, plutôt que l’amour profond que lui porte sa cousine, parce qu’Angelica représente l’avenir.

Au roman historique, Lampedusa ajoute donc une étude psychologique moderne des personnages, en particulier du Prince Salina, dont il souligne la mélancolie fataliste, face au cours des événements, face à la décadence de toute une classe sociale.

Il gattopardo, qui a reçu le prestigieux prix Strega en 1959, est aujourd’hui devenu un classique de la littérature italienne. Il est, à mon avis, à conseiller à des lecteurs de niveau C1 en italien (avancé) au minimum. Ma préférence va à la lecture du roman original, d’abord, puis de sa traduction française ensuite, afin de saisir toutes les nuances. Je préfère cela nettement à une édition bilingue qui empêche une lecture fluide.

Le roman a été adapté au cinéma par Luchino Visconti, film qui constitue également un chef d’œuvre du cinéma italien, à la distribution prestigieuse : Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale, et qui obtint la Palme d’Or au festival de Cannes de 1963.

Il gattopardo, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Feltrinelli editore, Universale Economica, Milano, juillet 2010, 301 p.

Le guépard, Giuseppe Tomasi di Lampedusa, traduit de l’italien par Fanette Pézard, Seuil, collection Points, Paris, 1980, 251 p.

À paraître le 3/04/14, Le guépard, dans une nouvelle traduction de Jean-Paul Manganaro, Seuil, Paris.

Livre lu, en italien, puis en français, dans le cadre du challenge Leggere in italiano, du challenge Il viaggio , du challenge Un classique par mois, et du challenge Histoire.

 

 

Le poids du papillon, Erri de Luca.

 

le poids du papillonAutrefois déçu par ses rêves révolutionnaires, l’homme revient vivre dans ses montagnes natales, quelque part au nord de l’Italie. Pendant des années, solitaire, il braconne et abat des centaines d’animaux, principalement des chamois.

Novembre, un jeune chamois orphelin impose sa force au reste de la harde et en devient le roi. Novembre, bien des années plus tard, le chasseur qui n’a jamais pu atteindre le roi des chamois, sent son énergie l’abandonner. Il sait que le roi des chamois vieillit lui aussi et risque de quitter le troupeau afin de se cacher pour mourir : car il refuse de se laisser vaincre par un plus jeune, l’un de ses fils. L’homme monte alors à la rencontre de roi des chamois. Lequel des deux en sortira vainqueur ?

Erri de Luca nous offre ici soixante pages d’une langue pure et belle à savourer par une froide journée d’hiver, au coin du feu. L’animal réagit de façon inattendue, avec noblesse, nous rappelant que l’homme a encore beaucoup à apprendre de lui et de la nature. Je n’en dirai pas plus. « Le poids du papillon » est un texte à lire et relire pour en dénicher toutes les subtilités.

Un passage à retenir : « Les animaux savent le temps à temps, quand il est utile de le savoir. Y penser avant est la ruine de l’homme et ne prépare pas à être prêt. » (P61, édition Folio).

L’incipit : « Sa mère avait été abattue par un chasseur. Dans ses narines de petit animal se grava l’odeur de l’homme et de la poudre à fusil ».

Le poids du papillon, Erri de Luca, édition Gallimard, Paris 2011, Folio n°5505.

 

Una storia semplice, Leonardo Sciascia

 

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Où simplicité et complexité se mêlent….

 Una storia semplice , de Leonardo Sciascia, est un roman policier qui se déroule en Sicile. La veille de la Saint-Joseph, le commissariat de police de Monterosso reçoit un appel téléphonique de la part de Giorgio Roccella, qui demande à parler au préfet de police ou au commissaire. C’est finalement un brigadier qui prend l’appel et promet de passer le lendemain voir ce que l’homme a trouvé chez lui, une « chose » dit-il, qu’il veut montrer à la police.

En arrivant sur les lieux le lendemain, le brigadier découvre le cadavre de Giorgio Roccella. Il pense aussitôt à un assassinat, tandis que le préfet, sûr de lui, conclut aussitôt à un suicide. Mais en quelques pages, tout bascule. Un nouvel événement vient s’ajouter au meurtre, puis d’autres éléments apparaissent bientôt, et l’histoire ne se révèle finalement pas si simple que le commissaire le laissait entendre… et pour cause ! On comprend vite que ce dernier a menti, ce qui lui sera d’ailleurs fatal.

La quatrième de couverture le souligne : « une histoire simple, c’est une histoire très compliquée, un polar sicilien sur arrière-plan de mafia et de drogue ». En effet, il s’agit d’un un récit policier très court, mais très dense, dans lequel s’illustre toute la virtuosité de Sciascia. En si peu de pages, soixante-sept au total, tout est dit. Ou plutôt, tout y est : la corruption et la mafia, la rivalité entre policiers et carabiniers, le mépris de supérieurs diplômés envers leurs subordonnés, la loi du silence, et la lâcheté qui conduit à préférer une histoire simple à la réalité. Car pas une seule fois, l’auteur n’écrit les mots mafia, drogue, corruption, omertà…

Una storia semplice peut aujourd’hui être considéré comme un classique de la littérature italienne ; il est d’ailleurs étudié à l’école en Italie. Publié il y a environ vingt-cinq ans, peu après la mort de Leonardo Sciascia, ce récit se fonde sur l’observation d’une Sicile minée par la mafia et résignée à son sort. La réalité est un peu différente aujourd’hui, après le travail effectué par les juges anti-mafia à partir des années quatre-vingt-dix. La société sicilienne a en effet évolué et si la mafia est toujours fortement implantée en Sicile, elle se heurte maintenant à des oppositions, certains n’hésitant pas à parler ouvertement et à refuser de lui obéir aveuglément.

Una storia semplice est traduit en français par Mario Fusco , mais si vous désirez le lire en italien, ce n’est pas un texte difficile malgré ça et là, quelques construction de phrases assez complexes. Le langage utilisé est simple et l’auteur ne recourt jamais au dialecte sicilien. Mais le récit a l’avantage d’être très court, ce qui est l’occasion de découvrir, dans le texte, un grand auteur italien.

Una storia semplice, Leonardo Sciascia, Piccola Biblioteca 238, Adelphi, Milano, 1989, 67 p.

Une histoire simple, Leonardo Sciascia, traduit de l’italien par Mario Fusco, Fayard, Paris, 1992, 76p. Ou aux Editions 10/18, Paris , 2004, 87p.

Une histoire simple

 

 

 

La briscola à cinq, Marco Malvaldi.

La briscola à cinq

Pour nous plonger dans l‘atmosphère estivale des vacances, rien de tel que ce polar italien qui évoque cappucino et foccaccia, puisqu’il a pour décor principal un bar de la côte toscane. L’auteur, Marco Malvaldi, est né à Pise en 1974. Après avoir été tour à tour chercheur en chimie à l’université de Pise, puis chanteur lyrique professionnel, il s’est tourné vers l’écriture de romans policiers. Il a d’abord publié un polar historique, Le mystère de Roccapendente, puis a entamé la série des retraités du Bar Lume, dont La briscola à cinq est le premier épisode.

Pineta est une petite station balnéaire à la mode de la côte toscane. Massimo y est un patron de bar particulièrement attentif à la santé de ses clients, mais aussi au respect des habitudes italiennes, et de ses propres envies : il ne servira jamais un café en pleine chaleur, surtout parce qu’il a lui-même trop chaud pour le préparer, ni un apéritif avant le déjeuner, parce que c’est pour lui une « aberration mentale » de boire de l’alcool à jeun dans un bar climatisé avant de s’exposer aux quarante degrés ambiants de la Toscane au mois d’août. Il surveille également le nombre de crèmes glacées qu’ingurgite son papy, fringant octogénaire qui squatte le Bar Lume avec sa bande de copains dont l’activité favorite est la briscola, jeu de carte italien, et la pratique du sport national : « se mêler de ce qui ne vous regarde pas » autrement dit, la « chiachierrata », « tchatche » qui consiste principalement à donner son avis sur tout et à le proclamer haut et fort.

Et l’occasion de se mêler de ce qui ne les regarde pas est offerte aux retraités du Bar Lume, lorsque Massimo voit entrer dans son café un jeune homme fortement alcoolisé qui dit avoir découvert un cadavre dans une poubelle et en avoir informé la police qui ne l’a pas cru, en raison de son état d’ébriété. L’information est pourtant réelle et Massimo se retrouve rapidement au commissariat, aux prises avec « l’Illustrissime commissaire Fusco », un homme antipathique, « susceptible, arrogant, obstiné, prétentieux et vaniteux » qui lui demande de le tenir au courant s’il en apprend davantage sur la victime, la jeune Alina Costa. Dès lors, Massimo s’improvise enquêteur malgré lui, et c’est notamment en écoutant clients et habitués, que ce patron de bar à l’intelligence supérieure finit par élucider le meurtre, après avoir évité à un innocent une inculpation trop rapide.

La briscola à cinq est un excellent polar fondé sur la réflexion, et centré autour d’un patron de bar atypique, héros sérieux, à l’humour bien particulier, qui sait tirer profit de ce qu’il voit et entend autour de lui. On ne demande qu’à découvrir la suite de la série qui connaît un grand succès en Italie, mais qui n’est pas encore traduite en français.

La briscola à cinq, Marco Malvaldi, traduit de l’italien par Nathalie Bauer, éditions 10/18, collection Grands détectives, Paris, juin 2014, 167 p.

 

 

 

 Un hiver à Rome, d’Elisabetta Rasy

Un hiver à Rome

 

Costanza est une romaine âgée d’une cinquantaine d’années. Mariée à Vincenzo un peu par hasard, simplement parce qu’il l’avait alors demandée en mariage, Costanza se trouve aujourd’hui à un tournant de sa vie. Vincenzo a choisi de prendre sa retraite à la campagne, mais Costanza s’y ennuie, alors elle rentre à Rome, « parce que la vie à la campagne avait pris, à ses yeux, l’allure d’un crissement de craie sur une ardoise ».

Costanza n’aime pas l’hiver. La grisaille et le froid l’empêchent de se lever le matin, tandis que l’ennui l’empêche de rester couchée. Ce matin-là, elle doit se rendre à un mariage qui a lieu dans un mausolée. Certes, c’est un lieu étrange pour un tel événement, mais Costanza éprouve un coup de foudre pour cet endroit, peut-être parce qu’il est dédié à la sainte qui porte son prénom. Ou sans doute aussi parce que, dans ce mausolée, Costanza commence à réfléchir à son passé.

Costanza revient en effet sur quelques épisodes marquants de sa vie. Son mariage, les enfants qu’elle n’a pas eus avec Vincenzo, son travail, d’abord dans un lycée, un poste qu’elle a quitté, car il l’ennuyait également. Puis elle a rencontré Bruno, un photographe allemand plus âgé qu’elle et elle est devenue en quelque sorte son assistante, et également son amie. Bruno la comprend si bien, lui pour qui la distraction de Costanza n’est que le symptôme de la concentration d’une femme plongée dans ses pensées.

Malade depuis quelques mois, Bruno a décidé de léguer à Costanza son ordinateur. Elle le connait bien puisqu’elle l’utilisait pour travailler avec Bruno. Costanza y retrouve donc les « fragments » qu’elle connaissait déjà, de magnifiques photos que Bruno avait prises des statues en morceaux de Rome :

« Des visages de femmes et d’hommes à la face blessée regardaient l’objectif de leurs orbites vides, cependant il n’y avait pas d’horreur dans ces membres épars, ni d’effroi dans leur vision. Ils surgissaient de l’obscurité sou la lumière du photographe, tels les détails d’un corps qui demeurent dans la mémoire, lumineux et animés. C’étaient les statues en morceaux que Bruno avaient aimées, jeune homme : il les avaient montrées dans une lumière claire et douce, ainsi qu’on montre le visage d’une femme non plus jeune, mais tenacement accrochée à la jeunesse ».

Mais l’ordinateur contient une autre surprise, dans laquelle Costanza se jette aussitôt. L’occasion d’une nouvelle rencontre qui lui apportera la sérénité entrevue depuis sa visite au mausolée et son engagement sur le chemin de la réflexion.

Le roman d’Elisabetta Rasy est empreint de pudeur, de retenue et de délicatesse, dans son évocation d’une femme qui s’interroge sur sa vie, ses amours, ses amitiés. L’écriture de l’auteur est pleine de finesse, et révèle avec précision les différentes lumières de l’hiver romain dans lequel se côtoient des sentiments parfois exacerbés et l’ennui profond, au milieu de statues antiques immuables aux couleurs neutre et douces, intemporelles.

Un hiver à Rome, Elisabetta Rasy, traduit de l’italien par Nathalie Bauer, Editions Seuil, Paris, mars 2014, 113 p.

 

 

 

 

L’écrivain qui voulait devenir copiste, Alessandro Baricco.

Mr Gwyn Alessandro Barricco

Jasper Gwyn est un londonien de quarante-trois ans. Alors qu’il se promène dans Regent’s Park, il éprouve soudain la sensation très nette que son travail ne lui correspond plus. Aussitôt rentré chez lui, il se met à écrire un article destiné au journal « Le Guardian » dans lequel il énumère les cinquante-deux choses qu’il s’engage à ne plus jamais faire.

Parmi celles-ci, la dernière, « écrire des livres », n’est pas des moindres, d’autant que Jasper Gwyn est un écrivain à la mode. Et si son œuvre n’est pas immense, trois romans, un essai et deux nouvelles, l’auteur est reconnu pour la facilité qu’il éprouve à s’introduire dans la tête de ses personnages et à présenter leurs sentiments.

La nouvelle fait l’effet d’une bombe, particulièrement pour Tom Bruce Shepperd, l’agent littéraire de Jasper Gwyn. Tom appelle Jasper en Espagne où ce dernier s’est réfugié afin de mettre une certaine distance entre lui et le monde. Tom essaie de le dissuader d’appliquer sa résolution. Mais en vain.

De retour à Londres, Mr Gwyn profite quelques temps d’une vie bohême, sans horaires, sans avoir besoin de prêter attention à son apparence. Mais bien vite, il se rend compte que le geste même d’écrire lui manque, ainsi que « l’effort quotidien pour mettre en ordre ses pensées sous la forme rectiligne d’une phrase » :

« …gli mancava il gesto dello scrivere, e la quotidiana cura con cui mettere in ordine pensieri nella forma rettilinea di una frase”.

Après réflexion, s’impose à lui l’idée de devenir copiste, même s’il ne sait pas précisément en quoi consiste ce métier. Il se met à « écrire mentalement », une activité physique qui lui plaît. Il finit par avoir l’idée d’un nouveau travail : réaliser des portraits, d’un genre un peu particulier puisqu’il s’agit d’ «écrire des portraits » à partir d’un modèle qui pose, dénudé, et dans le secret le plus total. Jasper Gwyn loue alors un studio, met en scène lumières et fond musical, et s’apprête à recevoir ses premiers clients, sans avoir la moindre idée de la façon dont il s’y prendra pour écrire ces portraits. Il décide alors de réaliser un essai, avec pour premier modèle Rebecca, la jolie secrétaire de Tom.

M. Gwyn cache évidemment un secret, mais lequel ? Héros principal du roman jusqu’à la moitié de celui-ci, il disparait ensuite pour laisser place à Rebecca, qui est devenue par la suite son assistante. Ce n’est d’ailleurs que quelques années après la disparition de M.Gwyn que Rebecca comprendra tout…

Alessandro Baricco signe ici un joli roman, comme à son habitude, qui ménage un certain suspense jusqu’à la fin, et que l’on imagine transposé au cinéma d’ici quelques temps. Et qui plus est, assez facile à lire en italien…

Mr Gwyn, Alessandro Baricco, Universale Economica Feltrinelli, Milano, gennaio 2013, 158p.

Mr Gwyn, Alessandro Baricco, traduit de l’italien par Lise Caillat, collection « Du monde entier », Gallimard, Paris, 184 p.

 

 

 

 

« Una mutevole verità », Gianrico Carofiglio

 

una mutevole verità

« Une vérité changeante » n’est que la traduction littérale que je vous propose du dernier roman de Gianrico Carofiglio qui n’a pas encore été traduit en français. « Una mutevole verità » est en effet sorti en Italie en juin dernier, et je me suis laissée tenter par ce roman, d’une part, parce que je lis régulièrement les livres de Gianrico Carofiglio que j’apprécie beaucoup, et d’autre part, parce qu’en cette journée pluvieuse de vacances, le dernier roman de Carofiglio se vendait comme des petits pains, l’auteur ayant beaucoup de succès en Italie et j’ai donc suivi le mouvement…

Gianrico Carofiglio est  né en 1961, dans les Pouilles, à Bari, où il situe généralement ses romans. Après une carrière de magistrat spécialisé dans la criminalité organisée, il s’est lancé dans l’écriture de romans policiers en 2002 avec « Testimone inconsapevole »(« Témoin involontaire ») dont le protagoniste principal est un avocat, Guido Guerrieri. Reconnu pour la qualité de son écriture, Carofiglio a reçu plusieurs prix littéaires en Italie, dont le prestigieux prix Strega. Il est aujourd’hui traduit en 24 langues.

« Una mutevole verità » n’est pas un nouvel épisode de la série Guerrieri, mais Carofiglio nous propose un nouveau personnage : Pietro Fenoglio, un carabinier d’une quarantaine d’années, que l’on peut comparer à un lieutenant de la gendarmerie. Ancien étudiant en lettres, c’est un personnage ordinaire, qui ne souffre d’aucune des addictions propres aux policiers récurrents des polars actuels. Piémontais d’origine, l’homme travaille à Bari, dans les Pouilles, et l’intrigue s’y déroule, en 1989. Fenoglio fait équipe avec Montemurro, un stagiaire qui aspire à autre chose que résoudre des enquêtes policières.

Fenoglio travaille sur le meurtre d’un homme qui a été retrouvé égorgé dans son appartement. Un enquête de voisinage permet rapidement d’établir la culpabilité probable d’un jeune homme. Mais Fenoglio refuse de s’arrêter aux apparences qui condamnent d’emblée le fils Fornelli : le cas est trop simple ! Il pense qu’il faut construire une histoire vraisemblable à partir des indices dont il dispose, puis la confronter à la réalité et en explorer les différentes pistes.

L’intrigue est mince, et l’auteur s’arrête davantage sur les états d’âme de l’enquêteur qui, à la recherche de la vérité profonde, doute encore et toujours, et ne veut pas se contenter d’une solution facile. L’auteur établit d’ailleurs un parallèle avec le travail de l’écrivain à cet égard.

Or, si le cas est banal, facile, la véritable solution ne l’est pas moins. Car le lecteur devine rapidement qui est en réalité coupable du meurtre. « Una mutevole verità » n’est pas le meilleur livre de Carofiglio, loin s’en faut.  Mais on y retrouve l’écriture claire et fluide de l’auteur, ce qui est un plus quand il s’agit de lire en VO !

Una mutevole verità, Gianrico Carofiglio, Einaudi, Torino, juin 2014, 118p.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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