C’est en constatant que les éditions « J’ai lu » republiaient les romans de Roger Frison-Roche que j’ai eu l’idée d’écrire une chronique sur les romans de montagne, ou qui se déroulent à la montagne.
Voici donc quelques-uns de mes livres préférés dans ce domaine, qu’il s’agisse de récits d’aventures ou de pure fiction. J’ai marqué une préférence pour les livres qui existent en collection de poche, et j’ai exclu les beaux-livres, car trop d’entre eux méritent que l’on s’y arrête.
Il en existe évidemment beaucoup d’autres, mais je n’ai mentionné ici que les livres que j’ai lus. J’espère que cela vous donnera des idées de lecture. N’hésitez pas à me recommander les vôtres en commentaire.
Le classique des classiques
C’est la série des Frison-Roche, « Premier de cordée », « La grande crevasse » et « Retour à la montagne » et beaucoup d’autres. La trilogie nous conte l’histoire d’un jeune chamoniard qui rêve de devenir guide, comme son père, mais qui se résigne à l’hôtellerie et à ne pratiquer la montagne que comme loisir.
Les classiques au sens classique
« La montagne magique » de Thomas Mann nous immerge dans l’ambiance désuète d’un sanatorium Suisse au début du XXème siècle.
« La grande peur dans la montagne », du suisse Charles-Ferdinand Ramuz : un roman mystérieux, un peu fantastique, dans lequel jeunes et vieux se disputent au sujet d’une terre délaissée dans les alpages. Du même auteur, le très beau « Derborence » dans lequel un jeune berger et son oncle qui étaient en alpage sont tenus pour morts par les habitants du village après la survenue d’un énorme éboulement.
Des polars
Là encore, nous partons en Suisse, avec « Avalanche hôtel » de Niko Takian, qui se déroule dans un hôtel abandonné des hauteurs de Montreux et qui restitue parfaitement l’atmosphère hivernale et mystérieuse des lieux.
Sans oublier les polars de Marc Voltenauer qui vous emmèneront non loin de là, à Gryon et aux alentours, en compagnie de l’inspecteur Auer. Les deux premiers polars, « Le dragon du Muveran » et « Qui a tué Heidi ? », sont de véritables « page-turner ». Les suivants également, mais le second se passe en Suède, et le dernier vient de sortir en grand format et se déroule en plaine, dans le Valais suisse.
Les romans du terroir
J’avais découvert il y a déjà plusieurs années « La grande avalanche » de Patrick Breuzé, mais l’auteur a écrit beaucoup d’autres romans. Dans celui-ci, un jeune soldat rentre de la guerre, blessé, pour effectuer sa convalescence dans son village de Haute-Savoie, avant de repartir au combat. Victime d’un accident de montagne, il est néanmoins sauf et se réfugie dans un chalet coupé du monde. Il hésite alors à faire croire qu’il est mort pour ne plus repartir sur le front.
« Le bout du monde : nos plus belles années » d’Edith Reffet évoque l’isolement vécu par une jeune institutrice de montagne. On y retrouve l’atmosphère particulière des années de guerre en montagne.
Les récits de voyage
Dans « La légende des montagnes qui naviguent », Paolo Rumiz nous apprend que le dépaysement est à notre portée, loin du tourisme de masse. Voici un récit d’une grande richesse qui parle aussi d’écologie, d’histoire, de toponymie…
« Victoire sur l’Everest » est un incontournable pour qui veut tout savoir de la grande expédition à la conquête de l’Everest en 1953. Ecrit par un des participants, John Hunt.
D’autres romans étrangers
Paolo Cognetti, « Les huit montagnes » : L’amitié entre deux garçons sert de prétexte à évoquer une passion pour la montagne. Un roman authentique couronné par des prix prestigieux.
Annemarie Schwarzenbach, « Le refuge des cimes » : des personnages de la bourgeoisie helvétique et allemande sont confrontés à des difficultés existentielles nées de la crise de l’entre-deux-guerres et cherchent à échapper à la noirceur du monde d’en bas.
Erri de Luca, « Le poids du papillon » : déçu par ses rêves révolutionnaires, un homme revient vivre dans ses montagnes natales, quelque part au nord de l’Italie. Il braconne et abat des centaines de chamois… un texte magnifique.