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1793, Niklas Natt Och Dag, finaliste du Prix Nouvelles Voix du Polar 2020.

 

Dépaysement total avec ce roman policier historique qui nous transporte dans la Suède de la fin du 18 ème siècle. Si le pays reçoit des nouvelles des « Lumières » qui progressent en France, de ses excès et frayeurs, il se trouve quant à lui dans l’obscurité la plus totale : les bas quartiers de Stockholm vivent dans le dénuement, la violence, la vermine et connaissent même l’esclavage au sein des filatures. Bourgeois et nobles viennent ajouter la corruption à ce tableau peu reluisant et toutes les classes sociales se retrouvent unies dans une passion pour l’alcool qui corrompt les raisonnements et abrège les vies.

Mickel Cardell est un « boudin ». Il a servi dans l’artillerie durant la guerre de Russie du roi Gustav. Au cours d’une bataille, il a perdu son bras, ce qui lui a sauvé la vie et fait perdre son innocence, après qu’il eût compris pour quel homme il se battait. C’est Cardell que quelques enfants viennent chercher pour repêcher un cadavre flottant dans les eaux putrides du lac de Fatburen. Une fois ce travail accompli, Cardell appelle la garde nationale et Cécil Winge arrive sur les lieux. Cet homme de loi, encore jeune mais atteint de tuberculose, est épuisé. Bien que sa santé l’abandonne, il se laisse convaincre par le chef de la police de mener l’enquête lorsqu’il apprend que les sévices qui marquent le cadavre ont été pratiqués du vivant de celui-ci, à plusieurs mois d’écart. Winge sait qu’il ne peut enquêter seul et il parvient à convaincre Cardell de faire équipe avec lui dans cette enquête qui mènera ces deux hommes peu assortis des bas-fonds de Stockholm aux palais de l’aristocratie.

« 1793 » est un polar passionnant, extrêmement bien documenté et très bien écrit, qui arrive à nous faire ressentir l’atmosphère de la capitale suédoise pendant cette période dominée par la violence et l’horreur. Sa construction en trois parties qui d’abord remontent le temps, nous permet de comprendre peu à peu les relations entre les protagonistes de l’affaire. Le polar se termine sur une quatrième partie qui voit le dénouement de l’enquête.

« 1793 » se trouve en concurrence avec « Sur le toit de l’enfer » d’Ilaria Tuti pour le Prix Nouvelles Voix du Polar 2020 dans la catégorie « Polar étranger ». Les deux romans sont excellents tous les deux, mais très différents, et mon choix sera dicté clairement, en ce qui me concerne, par une simple question de goût.

 

1793, Niklas Natt Och Dag, traduit du suédois par Rémi Cassaigne, Pocket n° 17372, mars 2020, 521 p.

 

 

 

L’aigle de sang, Marc Voltenauer

L’inspecteur Andreas Auer, dont nous avons fait connaissance dans « Le dragon du Muveran », puis dans « Qui a tué Heidi ? », vit des moments difficiles suite à la révélation de sa soeur Jessica et à l’accident de son compagnon Michael et à la longue et douloureuse rééducation de celui-ci. Mais le caractère combatif d’Andreas l’incite à aller de l’avant et à chercher des réponses à certaines questions. Il entreprend donc un voyage en Suède à la recherche de ses origines et choisit d’y consacrer ses trois semaines de vacances bien méritées. En son absence, c’est Karine, sa collègue de Lausanne, qui s’occupera de Mikaël.

C’est donc loin de la Suisse que se déroule l’intrigue de ce troisième volume des aventures de l’inspecteur Auer, sur l’île de Gotland plus précisément, dont Marc Voltenauer vante les atours, nous donnant ainsi envie de découvrir la cité médiévale de Visby, la faune et la nature de l’île. Mais comme on s’en doute, la quête personnelle de l’inspecteur Auer sur les traces de son histoire familiale ne sera pas une partie de plaisir : à remuer le passé, on le réactive bien souvent, et les morts s’enchaînent, entraînant Andreas dans une véritable enquête criminelle qu’il aidera à résoudre, en enquêtant seul ou en collaborant avec la police locale.

Au centre de l’intrigue, un clan vicking pour admirateurs du paganisme nordique en mal d’exaltation. On découvre ici quelques aspects de la mythologie nordique, dont le fameux « aigle de sang » qui donne son titre au roman : un mode d’exécution particulièrement odieux ! Marc Voltenauer aime les détails, qu’il s’agisse de la déesse Freya, de la progression d’une opération de police ou d’un piège tendu aux membres du clan criminel. Pour autant, les chapitres courts se succèdent, le suspense demeure et le rythme est bien tenu. La narration adopte un schéma que les amateurs de polars nordiques connaissent bien, en alternant les chapitres relatifs à deux, voire trois périodes différentes.

Quant aux personnages, ils sont nombreux, et l’on s’y perd parfois dans les fonctions ou les rôles des membres du clan vicking, d’autant que les noms suédois sont difficiles à retenir. Un peu de concentration est nécessaire à la lecture qui, malgré cela, apporte toujours autant de plaisir (et des frissons bien sûr). En ce qui me concerne, outre l’intrigue, j’ai aimé découvrir l’île de Gotland, la mythologie nordique, mais l’ambiance calme et sereine du village de Gryon m’a manqué, notamment l’apéritif partagé sur la terrasse du chalet, et même si je comprends bien le besoin de l’auteur -qui est helvético-suédois- d’ancrer l’un de ses romans en terre nordique, j’espère que l’inspecteur Auer retrouvera vite le cadre ressourçant des alpes vaudoises.

A noter que le tome 2, « Qui a tué Heïdi ? » est maintenant disponible en collection de poche.

 

L’aigle de sang, Marc Voltenauer, Editions Slatkine et Cie, 2019, 511 p.

 

7ème participation au challenge Polars et Thrillers chez Sharon

 

Dossier 64, Adler-Olsen

 

La sortie du film « Dossier 64 » début mars est l’occasion de lire le polar dont il est tiré. Dans ce roman, Jussi Adler-Olsen nous propose la quatrième enquête du Département V de la police de Copenhague. Le Département V est un service qui se consacre exclusivement aux affaires non élucidées, puis mises de côté, mais non classées : des « cold case » que l’on exhume des vieux dossiers et dont on relance l’enquête.

C’est Rose, l’assistante de l’inspecteur Carl Mørk, qui attire l’attention de son supérieur sur la disparition d’une prostituée, Rita Nielsen, remontant à 1987. Avec Assad, autre assistant aux méthodes audacieuses mais efficaces, le trio se lance dans une enquête qui leur permet de faire le lien entre plusieurs disparitions survenues à la même époque et qui les met sur les traces de Curt Wald, ancien médecin devenu le leader d’un parti politique aux idées extrémistes.

Le parti « Ligne pure » prétend en effet faire la distinction entre ceux qui méritent de vivre et les autres, en se fondant sur l’idée « qu’il n’y a pas de sens à laisser vivre un être destiné à une existence indigne ». Pendant plusieurs décennies, ses membres, dont certains sont médecins, ont ainsi pratiqué ou favorisé des méthodes telles que des avortements ou stérilisations forcés pour tendre vers leur objectif, à savoir débarrasser la société de ceux qu’ils considèrent comme rien moins que des attardés sociaux :  l’eugénisme pratiqué pour le bien de la collectivité, sous couvert de raisons morales.

Nete Hermansen fait partie des jeunes filles dont l’existence a été brisée par sa rencontre avec Curt Wad. Internée sur la terrible île de Sprogø dans un asile pour femmes, elle est victime d’un avortement pratiqué contre son gré, puis d’une stérilisation forcée. Libérée, elle reprend une vie normale, si tant est qu’elle puisse l’être après ce qu’elle a subi. Elle se marie et passe quelques années heureuses en couple, avant de recroiser le chemin de Curt Wad en 1987, et son existence bascule à nouveau.

Jussi Adler-Olsen, comme à son habitude, signe un polar efficace. Les héros récurrents sont particulièrement attachants, de par leur personnalité plutôt atypique par rapport à celle des policiers qui apparaissent dans les polars scandinaves. Il y a Rose qui n’hésite pas à « devenir » sa propre jumelle Yrsa quand elle veut fuir la réalité, Assad, un syrien, dont on ne connait pas le passé, mais dont on devine qu’il tait les horreurs qu’il a connues. Assad se montre d’ailleurs bouleversé par le sort de certaines femmes impliquées dans cette enquête et redouble de motivation pour aider à son élucidation. Enfin, Carl, l’inspecteur, qui n’est ni alcoolique ni assailli de problèmes psychologiques, mais qui, derrière un cynisme caustique semble cacher un grand cœur et beaucoup de tendresse. Quant à l’intrigue, elle nous tient en haleine jusqu’à la révélation finale !

Dossier 64, Jussi Adler-Olsen, traduit du suédois par Caroline Berg, Le livre de poche, Paris, 2016, 672 p.

 

Lu dans le cadre du challenge Polars et thrillers chez Sharon et du challenge objectif pal chez Antigone 

 

 

Hiver noir, de Cecilia Ekbäck

Hiver noir Cecilia EkbäckOriginaire d’Ostrobotnie, une région suédophone de l’ouest de la Finlande, Maija arrive avec sa famille en Laponie suédoise en 1717 pour s’installer dans la ferme d’un oncle. En Finlande, son mari, Paavo, était pêcheur, un métier qu’il avait dû abandonner en raison de l’apparition d’une phobie de la mer. L’oncle Teppo leur avait alors proposé d’échanger le bateau de Paavo contre une terre fertile qu’il possédait dans les montagnes de Laponie suédoise.

Dès leur arrivée, Maija et ses deux filles, Fédérica et Dorotea, se rendent compte que la montagne Bläckåsen n’est pas la terre riche que leur oncle leur avait vantée. Bien au contraire, l’endroit est isolé, sombre, la maison et le terrain sont négligés. Après quelques jours, Maija envoie ses filles conduire les chèvres dans une clairière proche du sommet de la montagne, mais en chemin, les deux jeunes sœurs font une macabre découverte : le cadavre d’un homme éventré, en état de putréfaction.

Dès qu’elle est avertie, Maija se rend chez ses voisins, et apprend qu’il s’agit sans doute d’Eriksson, un habitant de la montagne. On évoque naturellement l’œuvre d’une bête sauvage, ours ou loup. Maija, qui a peur pour ses filles, veut en savoir plus, afin de chasser l’animal qui rôderait dans la montagne. Mais les révélations étranges s’accumulent : la victime était absente depuis trois jours, et sa femme n’avait pourtant pas signalé sa disparition. Quant au frère d’Eriksson, il éclate de rire lorsqu’il apprend le décès. Enfin, il semble que des enfants aient disparu au cours des dernières années, mais qu’aucune recherche n’ait été menée…

Pour son premier roman, Cecilia Ekbäck, auteur suédoise aujourd’hui installée au Canada, retourne sur les terres de son enfance pour nous livrer un thriller très réussi qui a l’originalité d’être situé au début du XVIIIème siècle. On suit Maija, femme courageuse, qui refuse les superstitions de l’époque, y compris celles de l’église, mais qui va pourtant s’allier avec le prêtre du village dont dépend la montagne Bläckåsen, pour résoudre cette énigme. Elle traversera de nombreuses épreuves, seule avec ses filles, devant affronter la nature hostile pendant un hiver particulièrement rigoureux, mais aussi des familles peu compréhensives devant sa détermination.

J’ai beaucoup aimé ce polar qui emmène le lecteur dans un monde méconnu, celui de la Suède du XVIIIème siècle, épuisée par plusieurs décennies de guerres menées contre ses voisins. On y découvre les différentes composantes d’une population hétéroclite : Lapons aux traditions ancestrales, colons venus d’autres régions nordiques, membres du clergé et de l’aristocratie dont on se demande pourquoi ils ont été envoyés dans cette zone reculée. Parmi ceux-ci, Maija est une vraie héroïne : dotée d’un mari peureux et absent, elle se débrouille seule et relève toujours la tête face à l’adversité.

Les différents ingrédients d’ « Hiver noir », suspens, rivalités entre habitants, histoire, nature, saupoudrés d’un peu de fantastique, forment un roman très prenant, servi par une belle écriture que je ne peux que vous recommander.

 

Hiver noir, Cecilia Ekbäck, traduit de l’anglais par Carole Delporte, Terra Nova, Mars 2015, 382 p.

 

Livre lu dans le cadre du challenge Polars et thrillers chez Sharon et du challenge nordique chez Marjorie.

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Du sang sur la Baltique, de Viveca Sten

du sang sur la BaltiqueUn an après les meurtres qui avaient troublé la vie paisible des habitants de Sandhamn, une nouvelle affaire secoue la petite île huppée de l’archipel de Stockholm : au départ d’une prestigieuse régate, le Tour de Gotland, l’un des concurrents est abattu à la barre de son magnifique voilier. Oscar Juliander, vice-président du Club nautique royal, et riche avocat, s’écroule sur le pont, victime d’un coup de feu tiré en même temps que le signal de départ de la course.

L’inspecteur Thomas Andreasson, qui se trouvait alors à bord d’un des bateaux de la police maritime, remarque aussitôt qu’il se passe quelque chose d’anormal et comprend très vite qu’il s’agit d’un meurtre. L’enquête ne s’annonce pas pour autant facile, puisqu’il apparaît très vite que le tir venait de loin, donc de l’un des innombrables bateaux qui étaient venus voir le lancement de la régate.

Nous retrouvons également Nora, l’amie d’enfance de Thomas, qui séjourne sur l’île avec sa famille pour l’été. Toujours éprouvée par la façon dont se sont terminés les événements de l’année dernière, -lorsqu’elle avait été sauvée in extremis, en manque d’insuline, séquestrée dans le phare- et indécise quant à ce qu’elle veut faire de la maison dont elle a hérité, Nora se trouve en conflit avec son mari qui souhaite vendre la maison au plus vite.

Pour oublier ses disputes fréquentes avec Henrik, Nora se jette dans cette nouvelle affaire et exploite ses talents de juriste bancaire pour aider Thomas dans son enquête et éplucher les comptes d’Oscar Juliander, la victime, qui n’était peut-être pas si honnête que son entourage le croyait. Mais le meurtre est-il lié à son travail et à ses importants revenus, qui n’expliquent toutefois pas l’achat d’un voilier tel que le sien, ou bien au club nautique dont il faisait partie et allait bientôt devenir le président ? L’affaire se complique quand un second assassinat a lieu…

Après « La reine de la Baltique », « Du sang sur la Baltique » est le deuxième roman policier que publie Viveca Sten. On retrouve surtout avec plaisir les deux héros, Thomas et Nora, dont l’amitié permet de surmonter les problèmes personnels. Cela dit, l’intrigue policière est assez simple. Le suspense est pourtant bien là, le livre se lit d’une traite, mais il n’a rien d’exceptionnel et je le qualifierai de « lecture plaisante » : parfait pour un long voyage ou sur la plage…

 

Du sang sur la Baltique, Viveca Sten, traduit du suédois par Rémi Cassaigne, Le livre de poche n° 33731, Paris, avril 2015, 426 p.

 

Livre lu dans le cadre du challenge nordique

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« La reine de la Baltique », un polar romanesque

la reine de la baltiqueNous sommes au large de Stockholm, sur l’île de Sandhamm. Un corps est retrouvé sur une plage. L’enquête est confiée à Thomas Andreasson, qui connaît bien l’endroit puisqu’il possède une maison dans une des îles de l’archipel de Stockholm et qu’il a travaillé pendant plusieurs années au sein de la police maritime avant de rejoindre la brigade criminelle.

Thomas est un ami d’enfance de Nora Linde, une avocate de Stockholm qui passe depuis toujours ses vacances à Sandhamm. Mise au courant de la découverte macabre, Nora propose à Thomas de l’aider dans son enquête.

Très vite, la victime est identifiée : un homme qui vivait seul et dont on sait peu de choses. La police ne comprend pas ce qu’il était venu faire sur l’île, jusqu’à ce que sa sœur et unique parente décide elle-aussi de se rendre à Sandhamm et y soit retrouvée assassinée peu après. Le mystère s’épaissit. Ce ne sera d’ailleurs pas la dernière victime.

Je n’en dirai pas davantage sur l’intrigue mais, puisque l’auteure, Viveca Sten, est présentée par son éditeur comme « la nouvelle Camilla Läckberg », je n’ai pas pu m’empêcher de comparer les deux séries qui comportent en effet beaucoup de points communs. Les deux auteures remportent beaucoup de succès, en Suède comme à l’étranger : Viveca Sten aurait-elle repris certaines des recettes de Camilla Läckberg ?

Sans aucun doute, même si ce premier polar de Viveca Sten m’a paru moins sombre que ceux de sa compatriote, mais aussi moins fouillé. Le récit est toujours linéaire, à la différence de ceux de Camilla Läckberg qui comportent de nombreux retours en arrière. Les deux couples d’enquêteurs principaux ont aussi quelques traits en commun : il s’agit dans les deux cas d’un policier aidé par une femme, qui est écrivain chez Läckberg, juriste chez Sten. On retrouve dans les deux séries l’inévitable affreuse belle-mère, le difficile équilibre vie professionnelle-vie privée que ressent Nora dans le roman de Sten, comme Erika chez Läckberg….

En revanche, il m’a semblé que la vie personnelle des deux héros et leurs émotions occupaient une place encore plus importante dans « La reine de la Baltique » que chez Camilla Läckberg. L’intrigue est quant à elle plus classique, donc moins surprenante. La tension et le suspense y sont aussi bien moindres.

Enfin, j’ai trouvé que Viveca Sten insistait davantage sur les paysages, l’histoire et le mode de vie des habitants des îles, ce qui m’a d’ailleurs donné envie de découvrir l’Archipel de Stockholm. En somme, un roman policier aussi « roman » que « policier » qui constitue une lecture agréable, sans plus. Parfait sans doute pour lire l’été prochain sur la plage, en espérant que le deuxième épisode, intitulé « Du sang sur la Baltique » et publié il y a quelques mois en français, sera alors sorti en poche !

A noter que l’on peut voir actuellement la série télévisée sur Arte : la première saison, comprenant trois épisodes qui correspondent à ce premier livre a été diffusée la semaine dernière. Les paysages magnifiques et le calme ambiant en font une série policière reposante qui n’empêchera personne de dormir ! Malheureusement, les relations entre les personnages ont été quelque peu modifiées et l’on perd en finesse psychologique par rapport au livre, ce qui donne à la série l’impression d’un manque de profondeur. La seconde saison sera diffusée jeudi prochain et concernera le second roman de Viveca Sten, « Du sang sur la Baltique ».

 

La reine de la Baltique, Viveca Sten, traduit du suédois par Rémi Cassaigne, Le livre de poche, Paris, septembre 2014, 476 p.

 

Livre lu dans le cadre du Challenge nordique

 

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