Pour ce mois belge, j’avais envie de voyager dans le temps et dans l’espace et je me suis donc plongée dans la saga que Vincent Engel a publiée il y a déjà vingt ans.
« Retour à Montechiarro » se déroule principalement en Toscane et évoque plusieurs générations d’une famille en s’appuyant sur des personnages féminins qui aspirent au bonheur. Il faut dire qu’à part le Comte Della Rocca, noble éclairé et bienveillant avec lequel Vincent Engel ouvre son roman, il n’y a pas dans ses descendants et leurs conjoints beaucoup d’hommes recommandables, même si ces derniers existent dans le roman : Sébastien, un jeune photographe belge qui voyage en Italie dans les années vingt, et Ulysse, le libraire de Montechiarro que les fascistes envoient en confinement sur l’île de Lipari (certains découvriront ici ce que signifiait le mot « confinement » sous Mussolini).
Le roman est découpé en trois parties qui correspondent à trois périodes importantes de l’histoire de l’Italie. Nous faisons ainsi connaissance avec le Comte Della Rocca au début du « Risorgimento » en 1849. Nous suivons ensuite sa petite-fille, Agnese, pendant la période mussolinienne de l’entre-deux-guerres, avant de terminer dans les années de plomb, celles des Brigades rouges, en 1978, avec Laetitia, petite-fille d’Agnese. La toile de fond historique est très évocatrice, en particulier pendant les deux premières périodes. Les années soixante-dix sont à mon sens moins réussies.
Le principal défaut de cette saga est que l’ensemble est très noir. Il n’y a aucune période heureuse, sur un siècle et demi d’histoire familiale ! Les choix que font certains personnages, notamment Agnese, m’ont paru manquer de réalisme, peut-être dictés par les nécessités de l’intrigue. Enfin, le tout manque un peu de rythme, certainement en raison de quelques longueurs.
Pour autant, ce roman vaut le détour. C’est une fresque historique intéressante, bien écrite, qui parvient à imposer son univers et à nous plonger dans l’atmosphère de l’époque et du lieu.
Retour à Montechiarro, Vincent Engel, Le livre de poche, 2003, 727 p.
Roman lu dans le cadre du mois belge chez Anne, et du challenge Objectif Pal chez Antigone.