Le mystère Henri Pick, David Foenkinos.

 

Jeune éditrice parisienne, Delphine se rend en Bretagne à Crozon pour passer un week-end chez ses parents et pour leur présenter son petit ami, qui n’est autre qu’un auteur dont elle vient de publier le premier roman. Le couple se rend à la bibliothèque municipale pour jeter un coup d’œil curieux sur le rayon des « refusés » dont leur a parlé la mère de Delphine. S’inspirant de l’idée de l’écrivain américain Brautigan, l’ancien bibliothécaire avait en effet eu l’idée de créer un lieu pour recueillir les manuscrits qu’aucune maison d’édition n’acceptait de publier.

Delphine et Frédéric empruntent quelques-uns de ces manuscrits et découvrent ainsi un roman de grande qualité qui mérite amplement d’être publié. Delphine retrouve facilement la trace de l’auteur, un certain Henri Pick, qui tenait une pizzeria dans la petite commune bretonne. Il ne reste plus qu’à convaincre sa veuve, et accessoirement sa fille Joséphine, qui n’avaient jamais entendu parler de ce roman ni des qualités littéraires de leur mari et père, d’accepter sa publication.

Le roman remporte un grand succès et plus encore, l’histoire qui entoure sa découverte et sa publication soulève l’enthousiasme général. Henri Pick avait-il vraiment présenté ce roman à des éditeurs ? A-t-il été refusé ou l’auteur l’a-t-il gardé secret parce qu’il ne voulait pas le publier ? Autant de questions qui animent le petit monde littéraire et notamment, Jean-Michel Rouche, journaliste et critique littéraire autrefois très apprécié mais désormais sur le déclin…

J’ai sorti ce roman de ma Pal parce que je voulais absolument le lire avant d’aller voir le film, motivée par la distribution, Fabrice Lucchini et Camille Cottin. Je ne sais pas ce qui m’avait retenue de le lire avant, mais je n’ai aucun regret de ne pas l’avoir fait plus tôt : autant le dire tout de suite, j’ai été assez déçue. Je m’attendais à mieux pour un roman paru dans la prestigieuse « blanche » de chez Gallimard. Certes, le sujet est intéressant et l’on se demande d’ailleurs comment personne n’y avait pensé plus tôt : au XIX ème siècle, il y avait en en matière de peinture un salon des refusés qui fut organisé en marge du salon officiel, pourquoi les manuscrits n’auraient-ils pas droit à une seconde chance ?

D’autre part, le roman est prenant et il se lit d’une traite et j’ai aimé la fin, qui m’a surprise. A part cela, il y a quelque chose d’assez démonstratif ou distancié qui ne m’a pas plu dans l’écriture. Et puis surtout, ces notes explicatives de bas de page, sans intérêt, et qui ne m’ont pas fait rire lorsque j’essayais de les prendre au deuxième (ou troisième ?) degré ! Même chose pour les jeux de mots …

J’avais lu « La délicatesse » il y a très longtemps et n’en ai pas gardé un souvenir impérissable : je ne me souviens que des acteurs dans le film éponyme. Peut-être en sera-t-il de même pour « Le mystère Henri Pick » ? Je le saurai après avoir vu le film mais je me pose déjà la question : Foenkinos serait-il meilleur scénariste que romancier ?

 

Le mystère Henri Pick, David Foenkinos, Folio n° 6403, novembre 2017, 323 p. 

 

Challenge Objectif Pal chez Antigone

 

 

12 réflexions sur “Le mystère Henri Pick, David Foenkinos.

  1. Je n’ai lu que La délicatesse et ça m’avait énervée… Je ne retenterai pas l’expérience. J’ai l’impression, à lire des avis sur ses romans, que David Foenkinos est une des vaches à lait de Gallimard et que ses romans ne sont pas assez retravaillés parce que de toute façon, il aura du succès ?

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  2. J’avais tellement peu aimé « La délicatesse », que je n’avais pas eu envie de voir le film. Ou alors, juste pour voir si un film pouvait rattraper une déception littéraire. Si, si, cela arrive ! J’avais détesté « Pas son genre » de Philippe Vilain, mais j’ai adoré le film de Lucas Belvaux. Par contre, j’ai adoré le roman « Le mystère Henri Pick ». Je me réjouis donc d’aller voir le film. J’espère ne pas être déçu 😉 !

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  3. je ne suis pas une grande fan de l’auteur! j’ai aimé « Charlotte » par contre « Je vais mieux » m’avait peu convaincue!
    j’ai vu le film « La délicatesse » qui ne m’a pas donné envie de lire le roman 🙂

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  4. J’avoue, je n’ai jamais lu Foenkinos. En général, je préfère aussi avoir lu le livre avant d’en voir l’adaptation cinématographique mais je suis persuadée que cette fois, cela ne va pas me gêner…

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  5. Tiens, comme toi, je me tâtais à lire ce bouquin avant d’aller au ciné – car l’adaptation me semble divertissante. Mais à te lire, et d’après les souvenirs que j’ai d’autres chroniques de ce titre – je ne suis pas persuadée qu’il vaille vraiment le détour… J’ai lu un seul roman de Foenkinos jusqu’ici, que j’ai plutôt apprécié contre toute attente – alors même que le style n’était honnêtement pas fabuleux, le récit m’a touchée. Parfois, ça tient à pas grand chose…

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    • Son dernier roman, Deux sœurs, confirme toutes vos critiques, une intrigue cousue de grosses ficelles, léger, léger, pour la Blanche de Gallimard… Heureusement pour moi je ne l’ ai pas acheté mais emprunté à la médiathèque. Et je suis sûre que ce bouquin va encore être en tête des ventes!

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  6. Je trouve que c’est plus un auteur moderne et populaire, que véritablement littéraire… je suis d’accord avec toi. Cela dit, le film me tentait bien. Je vais me passer de la lecture du livre je crois.

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  7. Pingback: Objectif pal de mars ~ le bilan – Les lectures d'Antigone

  8. j’ai aussi remarqué la sortie du film et je me demandais s’il ne fallait pas lire le roman avant, après avoir lu ta chronique je pense que je ferais l’impasse sur celui-ci pour aller directement au cinéma

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