Ma cousine Rachel, Daphné du Maurier

Ma cousine Rachel Daphné du MaurierOrphelin depuis sa plus tendre enfance, Philip a été recueilli par son cousin Ambroise, plus âgé que lui, qui l’a élevé comme s’il était son fils. Les deux cousins vivent dans un beau domaine des Cornouailles, mais l’âge commence à rattraper Ambroise qui souffre de rhumatismes et d’autres maux que les quatre jours de pluie hebdomadaires de cette région anglaise n’arrangent pas. Il est donc contraint depuis quelques années à se rendre chaque hiver dans un pays du pourtour méditerranéen, là où il fait sec et chaud.

C’est au cours d’un voyage à Florence, qu’Ambroise rencontre Rachel, la fille d’un cousin anglais qui avait épousé une belle romaine. Rachel est veuve d’un premier mariage qui fut, semble-t-il, malheureux. Contre toute attente, le vieux garçon qu’est Ambroise épouse la comtesse italienne, Rachel, et s’installe chez elle, aux environs de Florence. Passé le premier étonnement, Philip conçoit un peu de jalousie face à cette nouvelle, puis finit par s’habituer à l’idée de n’être plus le centre du monde pour son cousin. Peu après, il reçoit des lettres inquiétantes d’Ambroise, dont la santé se détériore rapidement. Dans l’un de ces courriers, Ambroise appelle Philip au secours, et fait état de ses soupçons envers Rachel qui essaierait, écrit-il, de l’empoisonner.

Lorsque Philip arrive à Florence, il est trop tard. Ambroise est mort et Rachel a quitté sa maison, sans dire où elle se rendait. Philip rentre en Angleterre très éprouvé, puis il reprend la vie tranquille et retirée qu’il affectionne, sur ces terres dont il héritera quelques mois plus tard, à l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire.

Mais bientôt, Rachel arrive, curieuse de découvrir le manoir et les jardins où vivait son cher Ambroise. Philip est agréablement surpris et découvre une jeune femme aimable, qui semble tout connaître des goûts de son défunt mari, ayant notamment retenu les descriptions que celui-ci lui faisait de la moindre parcelle de terrain, et des différents fermiers vivant sur le domaine. Rachel est-elle intéressée ou encore amoureuse ? Philip ne sait sur quel pied danser, mais il est bien vite conquis par sa charmante cousine, ce qui l’amène à prendre des décisions dangereuses.

Daphné du Maurier maîtrise à merveille l’art du suspense. Elle souffle le chaud et le froid, nous plongeant dans l’incertitude face au personnage de Rachel. Manipulatrice, comme beaucoup d’indices le laissent entrevoir, ou femme sincère qui regrette l’amour que la vie lui avait enfin accordé ? Le lecteur souffre avec le héros, qui est parfois attendrissant par son inexpérience, mais aussi profondément agaçant par sa naïveté.

Certes, il y a quelques longueurs, qui restent toutefois intéressantes, parce que l’auteur y affine les réflexions psychologiques des personnages et tout particulièrement de Philip. « Ma cousine Rachel » est, comme « Rebecca », ou « Le bouc émissaire », un roman qui explore le machiavélisme de l’âme humaine et qui fait de son auteure l’héritière moderne du roman gothique anglais. A découvrir !

 

Ma cousine Rachel, Daphné du Maurier, traduit de l’anglais par Denise Van Moppès, Le livre de poche n°364, Paris, 1958, 383 p.

Lu dans le cadre du blogoclub de Sylire et du challenge « A year in England » chez Titine.

Les autres avis à lire ici.

Le prochain rendez-vous du Blogoclub sera consacré à Irène Némirovski, le 1er mars.

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20 réflexions sur “Ma cousine Rachel, Daphné du Maurier

  1. Cette lecture a fait l’unanimité des participants au blogoclub. C’est rare !
    J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture et j’en redemande. Je lirai donc d’autres oeuvres de l’auteure (Rebecca, c’est déjà fait).

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  2. je le note car l’histoire me plaît. je n’ai lu que « Rebecca » de Daphné du Maurier (il y a fort longtemps) que j’ai beaucoup aimé.
    idem pour le bouc émissaire » que je ne connaissais pas non plus… shame on….

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