L’amie prodigieuse : le choix des couvertures

Même si j’ai déjà lu et chroniqué les trois premiers tomes de la saga « L’amie prodigieuse », je suis contente que cette auteure ait été choisie pour le Blogoclub de Sylire, car c’est à nouveau l’occasion de parler d’une saga qui m’a énormément plu et de prendre connaissance des différents points de vue à son sujet. C’est donc un rendez-vous que je ne pouvais pas manquer ! Cela me rappelle aussi que je garde le quatrième tome que je possède en italien comme « lecture-cadeau » pour les vacances de Noël : un excellent moment à savourer et dont je me réjouis à l’avance, car selon la plupart des critiques, la saga tient ses promesses sur la longueur. En France, il ne reste plus longtemps à attendre avant de dévorer le tome 3 qui sortira en janvier prochain.

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En attendant, j’ai choisi de vous parler de « L’amie prodigieuse » sous un angle très différent de ce que que je fais habituellement : celui des couvertures des quatre romans. En effet, les couvertures de romans se veulent généralement  attrayantes. Mais l’effet recherché n’est pas toujours au rendez-vous; c’est ce qui m’est arrivé précisément avec le premier tome de « L’amie prodigieuse » en version italienne : en vacances en Italie, j’errais dans les rayons d’une grande librairie à la recherche du livre idéal. Je me suis adressée au libraire qui m’a aussitôt conseillé le premier tome de la saga d’Elena Ferrante. Devant la pile impressionnante qui oscillait sur le principal présentoir de la librairie, et surtout en découvrant la couverture, j’ai cherché un moyen de me dérober : j’ai sans doute bafouillé une excuse sans queue ni tête me permettant de ressortir sans ce roman qui ne pouvait être qu’à l’eau de rose : qu’en pensez-vous ?

 

l'amica geniale

L’amie prodigieuse, tome 1

 

Storia del nuovo cognomeLe nouveau nom, tome 2

On sait bien que la première de couverture remplit une fonction d’information au sens propre : titre, auteur… Elle doit également donner implicitement des renseignements sur le genre d’ouvrage dont il est question : au premier coup d’oeil, nous pouvons généralement deviner s’il s’agit d’un polar, de chick-lit, de littérature… La couverture doit aussi et surtout attirer notre attention, car la concurrence est rude sur les tables des libraires. Elle doit en même temps éveiller notre curiosité pour nous faire ressentir l’envie, voire la nécessité, d’acheter le livre. Un public cible est généralement visé en premier lieu et si l’illustration parvient à attirer d’autres types de lecteurs, c’est encore mieux.

En ce qui concerne les romans originaux de la saga d’Elena Ferrante, je ne dois pas être la seule à trouver les couvertures particulièrement « moches ». En recherchant quelques articles sur internet, je suis tout de suite tombée sur celui-ci : « Le copertine dei libri di Elena Ferrante sono brutte? » / « Les couvertures des livres d’Elena Ferrante sont-elles laides ? ». Ces mêmes couvertures ont été gardées par la maison d’édition américaine qui a publié les quatre romans qui ont remporté un énorme succès aux Etats-Unis, fait peu habituel d’ailleurs pour des livres italiens. Un choix apparemment assumé comme nous le révèle l’article que je cite ci-dessus : ainsi, la cofondatrice des éditions italiennes E/O, Sandra Ozzola, a expliqué : « les couvertures sont volontairement kitsch et donnent une idée de la vulgarité qui est un des éléments centraux de la saga » (sic). Elle précise que l’auteure, Elena Ferrante, n’a pas été impliquée dans le processus créatif des couvertures, mais qu’elle a toujours approuvé le travail de la maison d’édition. Sandra Ozzola ajoute : « les livres de Ferrante sont un mélange de littérature populaire et de littérature intellectuelle, nous voulions que cette idée apparaisse aussi sur les couvertures ». Elle ajoute enfin qu’il lui « semble étrange que les lecteurs n’aient pas saisi l’évidente ironie qui transparaît dans ce choix ».

 

En France, « L’amie prodigieuse » est publiée par Gallimard, puis en édition de poche, chez Folio, ce qui est a priori un gage de bon goût. En effet, les couvertures donnent une toute autre impression, comme l’ont constaté les lecteurs francophones. Jugez plutôt :

 

lamie-prodigieuse-gallimard

Le nouveau nom ferrante

 

Et  pour terminer, voici quelques-unes des couvertures dans d’autres langues. Lesquelles préférez-vous ?

 

my-brilliant-friendVersion américaine

 

la-amica-estupenda  Version espagnole

 

lamica-genial-catalanVersion catalane

de-geniale-vrindin-elena-ferranteVersion néerlandaise

meine-geniale-freundinVersion allemande

 

min-fantastika-vaninnaVersion suédoise

 

Mon avis sur L’amie prodigieuse ici.

Les avis des autres participants chez Sylire ICI.

 

Livre lu dans le cadre du Blogoclub de Sylire et du challenge Il viaggio chez Eimelle.

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challenge italie

24 réflexions sur “L’amie prodigieuse : le choix des couvertures

  1. J’aime cet angle de vue ! Comme je l’ai dit dans mon billet, j’adore la couv française, et je suis française, donc les concepteurs graphiques ont bien fait leur boulot. Il y a un peu de Doisneau dans la photo, ce qui touche peut-être plus le lectorat français qui a déjà dans l’oeil ce type d’iconographie ? Je déteste la version italienne en effet, hyper kitsch. J’aime bien la couv espagnole, avec ce visage à la Penelope Cruz. La version catalane est un peu mystérieuse mais donne une impression de déjà-vu, ça pourrait fonctionner pour n’importe quelle histoire, ou presque. La version néerlandaise ne me parle pas trop, la petite a l’air trop gentille et bien habillée. La version allemande me semble trop froide pour un roman qui se passe à Naples (on dirait le lac Léman) mais j’aime bien le graphisme. La version suédoise est pas mal, sans plus. Sans vouloir faire de cocorico, la version française remporte la palme haut la main 😉

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    • Oui, je suis bien d’accord. Je n’avais pas pensé à Doisneau, mais c’est vrai qu’il y a un peu de cela dans la couverture française. La version allemande me semblait plutôt « japonisante » mais ton évocation du lac Léman m’intéresse aussi (j’adore ce coin). Quant à la version néerlandaise, je trouve aussi la petite fille trop gentille, et puis j’ai l’impression de voir la mer du Nord en arrière-plan…

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  2. Très intéressant cet article ! C’est vrai que le visuel influence beaucoup l’idée que l’on se fait d’un bouquin. En voyant les couvertures italiennes et US, je m’attendrais à un roman kitch, tandis que la version allemande me semble être assez japonisante…

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  3. j’attendais la sortie du T3 en poche pour commencer donc cela se rapproche.
    je suis très sensible aux couvertures moi-aussi et je trouve que les versions poche françaises sont belles attrayantes. j’ai déjà le T1 et je vais faire commande groupée pour T2 et T3

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    • Merci beaucoup pour ces liens qui nous permettent de découvrir les couvertures polonaises que je trouve assez jolies, mais qui pour moi, n’évoquent pas assez l’Italie de l’époque. C’était également l’occasion de découvrir ton blog que je trouve très intéressant. A bientôt !

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  4. En effet, surtout la première avec les mariés et les tenues très kitch. Et pourtant, c’est un peu comme cela que j’ai imaginé le mariage de Lila à la fin du premier tome, mais cela ne reflète pas l’image que l’on se fait de l’ambiance de l’époque.

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  5. Tout à fait d’accord avec toi, les couvertures italiennes ne sont vraiment pas attirantes. D’ailleurs lorsque j’avais vu le 1er tome un peu partout dans les librairies italiennes je ne me suis jamais donnée la peine de lire la 4e de couverture pensant qu’il s’agissait d’un roman à l’eau de rose… C’est sur ton blog que je l’ai découvert 😉

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  6. Merci pour ce point de vue .. comme toi, je préfère les couvertures de l’édition française et j’avoue que je peux emprunter un livre juste parce que la couverture me parle .. je suis très sensible à cette première image.
    Je pense que je vais tenter cette saga dont tout le monde parle et dont je n’avais jamais entendu parler il y a encore quelques mois 😉

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    • C’est vrai que l’habillage du livre est très important. J’ai lu récemment que les couvertures françaises étaient très sobres, par rapport à celles de beaucoup de pays. Dans cet article, on y citait notamment les couvertures beiges de Gallimard, sans photo, qui sont l’exemple même de l’élégance. C’est vrai qu’on a tout de suite une impression de sérieux, d’élégance, donc de qualité. Pour en revenir à « L’amie prodigieuse », j’espère que la saga te plaira. Je lirai ton avis avec intérêt. Bonne lecture !

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  7. J’aime beaucoup les couvertures françaises qui, simples et épurées permettent déjà une petite immersion. Ces photos aux couleurs sépia c’est un peu l’ambiance qui transparait, avec la vie des deux petites filles ! J’aime pas du tout les couvertures italiennes par contre TT

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  8. j ai tellement aimé la couverture de l’amie prodigieuse de Gallimard que je cherche encore d’où elle est extraite je n’ai pas encore la réponse la réponse

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