Les protégés de Sainte Kinga, Marc Voltenauer

Après avoir voyagé en Suède avec « L’aigle de sang », j’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver l’inspecteur Auer en Suisse, évoluant entre son bureau de Lausanne et ses magnifiques montagnes de Gryon. Car c’est quand même de ce cadre qu’il tire une partie de sa spécificité. Et puis, la Suède, c’est bien mais, après la vague des polars nordiques qui déferlent depuis des années, j’avais un peu envie d’autre chose. Et justement, cette fois, c’est dans la vallée du Rhône, entre Monthey et Martigny, que se déroule l’action et plus précisément dans les mines de sel de Bex.  

L’inspecteur Auer est en effet appelé en urgence suite à une prise d’otage qui se déroule dans ces mines toujours en activité et exploitées également par le tourisme local pour leur intérêt historique. L’affaire est sérieuse et parmi les otages se trouvent les élèves d’une classe de la région en visite pédagogique. L’homme qui les retient est déguisé en Charlot et il faudra pas mal de temps à l’équipe de l’inspecteur Auer pour l’identifier.  

Parallèlement à cette affaire, l’auteur opère quelques retours en arrière sur les traces d’Aaron Salzberg, un jeune homme qui en 1826 a quitté la Pologne pour venir travailler dans les mines de sel de Bex. Son exil tournera à la tragédie et comme vous vous en doutez, aura un rapport avec la délicate prise d’otages en cours.  

Ce quatrième volet des enquêtes de l’inspecteur Auer nous offre presque 550 pages d’un suspense parfaitement mené, dans un cadre original et passionnant. Outre l’intrigue, qui nous conduit aussi sur les traces d’un mouvement politique extrémiste et multiplie habilement les péripéties, nous assistons à une véritable enquête historique qu’a menée l’auteur sur ce patrimoine unique : il y a là un énorme travail de recherche qui est adroitement intégré au roman, pour notre plus grand intérêt.  Une lecture prenante, passionnante et qui ajoute à l’intérêt historique des questions bien actuelles.

Avec « Les protégés de Sainte Kinga », Marc Voltenauer confirme, s’il en était besoin, son talent et s’installe désormais parmi les grands noms du polar suisse, voire européen. A noter la sortie en poche du tome précédent, « L’aigle de sang ».

Les protégés de Sainte Kinga, Marc Voltenauer, Editions Slatkine et Cie, 2020, 542 p.

8 réflexions sur “Les protégés de Sainte Kinga, Marc Voltenauer

  1. Epatant au niveau de la documentation: à ce propos excellente idée la carte de la mine 😉
    Même si le descriptif des Mines m’a paru parfois un peu long, j’ai vraiment apprécié énormément ces « aller-retour »entre les années 1826 et notre époque
    Et que dire de l’intrigue: même si Charlot commet des actes abominables, on ne parvient pas à le condamner à 100%.
    Un polar brillant hyper bien documenté

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  2. Je me réjouis de lire son dernier roman, ayant adoré les 3 autres. Il a toujours le chic pour parler d’endroits cher aux Suisses ou de traditions « bien de chez nous » comme dans son deuxième roman. 😉

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