Eve et autres nouvelles, Jacqueline Harpman

ève et autres nouvellesAutant le dire clairement, Jacqueline Harpman fait partie de mes auteurs belges préférés. Donc un « mois belge » sans elle ne me paraît pas imaginable. J’aime surtout ses romans, dont « Le bonheur dans le crime », « La plage d’Ostende », « Brève Arcadie », entre autres. Mais la psychanalyste belge a aussi écrit des nouvelles dans lesquelles elle revisite les grands mythes fondateurs de l’humanité.

C’est le cas de la première nouvelle, qui donne son titre au recueil. Ève, qui est bien ici la femme d’Adam, écrit à Jacqueline Harpman afin de lui révéler le mensonge originel : Ève explique à l’auteure que le péché qui est à l’origine de tous nos maux n’est pas celui que l’on croyait… Cette nouvelle est un petit régal d’humour insolent à l’adresse de nos grands mythes.

Dans «Le placard à balais», l’auteure se dédouble, et souligne la façon dont le destin se joue de nous. L’ «Histoire de Jenny» évoque le destin tragique d’une jeune amie de l’auteure : une relation ambiguë, faite d’amitié, de rivalité, et parfois de désintérêt et de distance. Jusqu’à ce qu’un fond de culpabilité pousse Jacqueline Harpman à écrire l’histoire de Jenny.

« La forêt d’Ardenne » raconte un périple sans fin, dans une ambiance de fin du monde qui m’a fait penser à son roman bouleversant « Moi qui n’ai pas connu les hommes ».

Enfin, «La vieille dame et moi » nous en dit long sur les rapports de l’auteure avec l’écriture : une sorte de psychanalyse de la concordance des temps ! Avec une magnifique page sur la beauté de l’écriture manuscrite et des réflexions intéressantes sur ce qu’un écrivain attend de ses lecteurs.

Au total, des nouvelles qui font réfléchir, avec la belle écriture classique de Jacqueline Harpman, et où l’auto-dérision n’est jamais bien loin.

Ève et autres nouvelles, Jacqueline Harpman, Collection Espace Nord, Editions Labor, Bruxelles, 2005, 157 p.

 

Livre lu dans le cadre du mois belge d’Anne et Mina

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16 réflexions sur “Eve et autres nouvelles, Jacqueline Harpman

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  2. Je l’ai offert à une amie et tu me donnes très envie de me l’offrir aussi 😉 J’ai découvert Jacqueline Harpman il y a longtemps, avec Le bonheur dans le crime, que j’aimerais bien relire.

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  3. Je n’ai jamais lu Jacqueline Harpman encore, mais tu donnes envie de le faire avec ces nouvelles, en particulier la dernière sur son écriture. Le bonheur dans le crime te semble-t-il un bon choix pour débuter ? Y a-t-il un lien avec la nouvelle de Barbey d’Aurevilly d’ailleurs ?

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    • Oui, cela me parait un excellent choix ! Harpman reprend en effet les thèmes de la nouvelle de Barbey d’Aurevilly. Dans mon édition, (Labor, coll.Espace Nord) il y a d’ailleurs une analyse intéressante d’une universitaire de l’UCL sur les rapports du roman de Harpman avec la nouvelle de Barbey d’Aurevilly.

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  5. Je ne lis pas de nouvelles du tout, mais en revanche, je m’aperçois, avec l’amorce de ce mois belge, que je ne connais pratiquement aucun auteur belge. Je note donc, à la place de ce recueil, « la plage d’Ostende » vu le bien que tu penses de cette romancière.
    J’aime beaucoup beaucoup l’idée de la première nouvelle (avec un pêché originel qui n’est pas celui qu’on croit)
    Belle journée

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  6. Cela fait longtemps que je veux lire « La plage d’Ostende »! Les nouvelles que tu présentes ont l’air très intéressantes, j’aime l’idée que l’auteure ait mis une part d’elle dans chacune d’elles. (En plus, j’adore les recueils de nouvelles!).

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  7. J’ai envie de participer au mois belge cette année donc je pioche dans tes lectures… et je note illico Jacqueline Harpman ! Le côté psychanalyste me plaît bien ! Du coup j’hésite entre les nouvelles et un de ses romans… J’espère qu’il y en a quelques-uns dans ma bibliothèque…

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    • « C’est une de mes auteures préférées. J’ai beaucoup aimé « La plage d’Ostende », « Le bonheur est dans le crime », et le très bouleversant (voire poignant) « Moi qui n’ai pas connu les hommes ». Je vais essayer d’en lire un également pour le mois belge. A très bientôt donc !

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