La mémoire des morts, Eric Berg.

Léa est photographe et vit à Buenos Aires. Quand elle sort de l’hôpital après plusieurs opérations suite à un accident de voiture, Léa décide de reconstituer son passé : amnésique, elle a déjà recouvré ses souvenirs les plus anciens, mais pas ceux qui précèdent l’accident, pourtant essentiels car ils pourraient expliquer son voyage et son séjour dans l’ile de Poel, au bord de la Baltique.

Léa se trouve en effet en Allemagne, pays dont elle est originaire, et non en Argentine où elle vit depuis presque vingt-cinq ans. A l’hôpital de Wismar, elle a appris qu’elle était sur son île natale au moment de l’accident, dans une voiture conduite par sa sœur Sabina, décédée sur le coup. Aucun souvenir ne lui permet de comprendre ce qu’elle faisait là, ni de savoir où les deux sœurs se rendaient alors. La psychologue qui suit Léa à l’hôpital lui laisse entendre que son amnésie, d’origine psychique, est due à un événement traumatisant que Léa aurait vécu peu avant l’accident, ou à une information bouleversante qu’elle aurait appris à ce moment-là. Dès sa sortie, Léa choisit de mener l’enquête, afin de retrouver la mémoire, perdue quatre mois auparavant, en septembre 2013.

Elle franchit donc la digue qui relie l’île de Poel au continent, tout en passant en revue les événements qui jalonnèrent son enfance et son adolescence sur cette île. Poel se situait alors en RDA, et Léa repense à la chute du mur de Berlin et à tous les changements qui s’ensuivirent pour elle et ses amis qui ne connaissaient alors rien de l’occident ni du monde.  N’ayant plus ses parents, Léa décide de rendre visite à chacun de ses amis de l’époque ; c’étaient alors les seuls jeunes de l’île, ils étaient sept et étaient, dans son souvenir, inséparables : ils pourront sans doute l’aider à retrouver les pièces manquantes du puzzle… Mais ce qui était pour Léa un paradis perdu ne cache-t-il pas autre chose ? Qu’est devenu Julian, son petit ami de l’époque ? Pourquoi n’est-il pas rentré de son tour du monde ? La petite bande a vieilli mais n’a pas oublié. La mémoire va resurgir peu à peu, les souvenirs vont remonter à la surface, avec leur lot de surprises…

L’angoisse monte au fur et à mesure que l’héroïne découvre les secrets de chacun. La méfiance s’installe alors. Sur qui Léa peut-elle encore compter ? Ne serait-il pas plus sage pour elle de rentrer à Buenos Aires… ? « La mémoire des morts » est le second polar allemand que je lis (après  « Hier ou jamais » d’Elisabeth Herrmann, publié chez Slatkine également), et c’est à nouveau une belle découverte que ce thriller psychologique au rythme lent mais implacable.  Un roman où l’atmosphère est essentielle, oscillant entre une confiance sereine caractéristique des amitiés enfantines et une étrangeté due à l’isolement du lieu qui confine parfois au huis-clos.

La mémoire des morts, Eric Berg, traduit de l’allemand par Catherine Barret, Slatkine et Cie, novembre 2017, 381 p.

 

Livre lu dans le cadre du challenge polars et thrillers chez Sharon et du challenge 1% de la rentrée littéraire 2017 ( 13 ème participation).

 

 

 

 

 

 

10 réflexions sur “La mémoire des morts, Eric Berg.

  1. je me laisserais bien tenter car toutes les histoires tournant autour du secret me passionne et je n’ai lu aucun polar allemand 🙂 et pourtant j’ai Fitzek et von Schirach dans ma PAL…
    J’ai vu que Schlink a écrit aussi des polars

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